Plaidoyer pour les crèches

Alain Feretti   (1), chargé de mission à l'Association des collectifs enfants-parents-professionnels  (ACEPP), apporte sa pierre dans le débat qui fait rage depuis l'annonce des mesures concernant la politique familiale (baisse de moitié du montant de l'allocation de garde d'enfant à domicile et des réductions d'impôts pour les emplois familiaux, à laquelle s'ajoute la mise sous condition de ressources des allocations familiales)   (2). « Nous trouvons anormal que pour le même enfant de moins de 3 ans, la CNAF et le budget de l'Etat puissent consacrer 15 400 F par an pour une crèche parentale  20 500 F si l'enfant est en crèche collective  54 428 F s'il est gardé par une assistante maternelle et 80 200 F par du personnel de maison », s'indigne Alain Feretti. Lequel déplore que « les choix des parents soient guidés par des calculs financiers et des aides inégalitaires ». Choqué par le débat médiatique autour de la catégorie « moyenne-supérieure » et par l'attitude de « certains lobbies qui se font l'écho des ménages qui gagnent plus de 32 000 F par mois », le chargé de mission souhaite que le débat se recadre sur « tous les gens de catégorie “basse-très inférieure” » et plaide en faveur des crèches. «  Les crèches doivent se développer, et s'adapter mieux aux besoins des familles, mais elles s'insurgent contre la discrimination, et ont besoin qu'on leur donne un peu plus de moyens, affirme-t-il, poursuivant : les crèches fonctionnent avec des professionnels formés et qualifiés sur un principe de mixité sociale, quels que soient les revenus des parents, leur origine sociale, culturelle, quel que soit enfin leur territoire de résidence et contribuent ainsi activement à la lutte contre les exclusions. »

Dans un communiqué, publié le 21 octobre, l'ACEPP   (3) approuve les mesures annoncées par le gouvernement. Se réclamant « du principe de l'égalité des enfants devant la politique familiale », elle demande que « l'on aide mieux » « plus d'enfants accueillis dans les crèches, lieux de socialisation et d'éveil ». Elle exige ainsi davantage de moyens pour les associations qui gèrent les structures d'accueil de jeunes enfants.