Selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE ), le pouvoir d'achat des salariés du secteur privé et des entreprises publiques a reculé, en moyenne, de 1,3 % entre 1995 et 1996. Les cadres ont été les plus touchés, avec une baisse de 3,1 % de leur salaire net, tandis que les salariés percevant le SMIC ont vu leur pouvoir d'achat stagner. En parallèle, les auteurs de l'étude soulignent que le coût, pour l'employeur, d'un salarié rémunéré au SMIC a reculé de 2,9 %en 1996, suite aux mesures d'allégement de charges patronales sur les salaires inférieurs à 120 %du SMIC prises en septembre 1995 (1).
Les salariés du secteur privé et des entreprises publiques ont connu une hausse sensible des prélèvements sociaux (suppression en septembre 1995 de la remise forfaitaire de 42 F sur la contribution sociale généralisée (CSG), création de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS), hausse des taux de cotisations de retraite complémentaire). Cette situation a été accentuée par une baisse notable de leurs primes. En outre, l'élévation de la qualification des salariés, qui s'accompagne habituellement d'une augmentation de leurs rémunérations, a été plus faible en 1995 et 1996 qu'entre 1991 et 1994.
Au total, le salaire en 1996 s'est établi en moyenne à 13 550 F brut par mois pour un emploi à temps plein et à 10 685 F net de prélèvements à la source (cotisations sociales, CSG, CRDS). 50 % des salaires nets mensuels sont inférieurs à 8 600 F, 25 % à 6 770 F.
(1) Voir ASH n° 1939 du 8-09-95.