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Les exclus de la conférence sur l'emploi

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Comme prévu, seules les grandes confédérations syndicales et patronales ont été conviées, par le gouvernement, à participer, le 10 octobre, à la conférence nationale sur l'emploi, les salaires et la réduction du temps de travail. D'où une certaine frustration du côté des autres organisations qui souhaitaient être associées à cette réunion.

Plusieurs réseaux associatifs et mouvements de chômeurs et précaires avaient demandé à participer à la conférence nationale sur l'emploi, les salaires et la réduction du temps de travail. En vain, le gouvernement ayant décidé de s'en tenir aux partenaires sociaux habituels. Pourtant, à l'Uniopss, où l'on considère que « les personnes exclues de l'emploi sont peu ou pas représentées », on souhaitait que le collectif « Alerte », regroupant 33 associations engagées dans la lutte contre l'exclusion, « puisse avoir son mot à dire ». Il est vrai que, pour préparer le défunt projet de loi de cohésion sociale, le collectif avait déjà réfléchi au problème du « droit au travail », proposant notamment d'instaurer « une dynamique de partage de l'emploi » passant par la réduction et l'aménagement du temps de travail, la pénalisation des heures supplémentaires, la flexibilité interne, le temps choisi sans précarité et l'action des comités d'entreprise. Par ailleurs, pour l'Uniopss, il s'agissait de faire entendre la voix du secteur associatif, insuffisamment représenté à la conférence, selon elle, en dépit de ses 500 000 salariés. Autre candidat malheureux :l'UNAF, qui espérait participer à la conférence afin de poursuivre la réflexion engagée en février lors du sommet sur l'emploi des jeunes. « Nous avons cependant été reçus par les partenaires sociaux auxquels nous avons pu exprimer nos revendications », souligne Monique Sassier, responsable des études et des actions politiques. Concrètement, si l'UNAF se montre favorable à l'aménagement et à la réduction du temps de travail, c'est d'abord dans le but de concilier exigences professionnelles et vie familiale. « Nous souhaitons, notamment, une extension du congé parental d'éducation en ouvrant, aux femmes qui en bénéficient, la possibilité de se former », explique Monique Sassier. En outre, poursuit-elle, il s'agit de dépasser le seul thème des « 35 heures », les solutions se trouvant « davantage du côté de l'annualisation du temps de travail, du temps partiel ou encore du temps choisi ». Quant à la FNARS, si elle ne tenait pas nécessairement à être présente, elle juge nécessaire de « prendre en compte la situation des personnes en situation d'exclusion », soit directement lors de la conférence, soit dans le cadre d'une concertation. Reprenant, elle aussi, la plate-forme « Alerte », elle considère la réduction et l'aménagement du temps de travail comme une priorité et souhaite un relèvement des minima sociaux. Mais, s'interroge-t-elle, « ce dernier point sera-t-il évoqué par les partenaires sociaux ? Nous n'en sommes pas certains. »

Reste que, déterminés à se faire entendre malgré tout, 17 associations et mouvements (1) ont décidé de participer à une « Autre conférence » organisée, le même jour que la conférence officielle, par l'association Nouvel équilibre (2) que préside Pierre Larrouturou, le chantre de la semaine des 4 jours. De leur côté, plusieurs associations de chômeurs et de précaires, exigeant, une nouvelle fois, que les représentants des chômeurs soient « présents à une telle conférence », ont désigné, avec le soutien de quelques fédérations syndicales, une délégation qui devait se présenter, symboliquement, le 10 octobre, devant l'hôtel Matignon (3). Avec, entre autres revendications, le relèvement des minima sociaux et la diminution du temps de travail à 32 heures. Appuyant cette initiative, une trentaine de personnalités (4) ont lancé, le 7 octobre, un appel solennel pour que la conférence soit ouverte à tous.

Notes

(1)  ACCJ, Andese, AFF, CIDES, Coorace, Démocratie et spiritualité, Fédération française des banques alimentaires, INES, La vie nouvelle, MRERS, MNCP, Nouvel équilibre, PEEP, SNC, UFCS, Uniopss et Union pour la semaine des 4 jours.

(2)  Nouvel équilibre : 93, rue Lafayette - 75010 Paris - Tél. 01 53 25 14 14.

(3)  AC!, APEIS, CADAC, CDSL, DAL, DD!!, MNCP, CFDT ANPE, CGT Finances, FSU, Groupe des 10.

(4)  Chercheurs, syndicalistes, responsables associatifs, politiques...

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