« Ce n'est pas en reniant les principes humanistes de [l'ordonnance de 1945] que l'on fera reculer la délinquance des mineurs », estime l'Association française pour la sauvegarde de l'enfance et de l'adolescence (AFSEA) (1), après le procès et la condamnation à dix ans de réclusion criminelle de l'adolescent qui avait poignardé mortellement le jeune Nicolas, le 9 septembre 1996, à Marseille. Elle entend réagir, notamment, aux propos des avocats de la partie civile qui déploraient, avant l'audience au tribunal pour enfants, que l'affaire soit jugée à huis clos. « Ce n'est pas en livrant le déroulement du procès à la pression d'un public justement passionné que l'on peut garantir la sérénité à des débats aussi douloureux », considère l'AFSEA, insistant pour que l'on laisse aux jeunes criminels « l'espoir de se réinsérer un jour dans la société ». Par ailleurs, à ceux qui souhaiteraient durcir la législation sur la délinquance des mineurs, l'association répond que c'est « en pérennisant une action préventive efficace et un suivi éducatif qui n'exclut pas la sanction lorsque celle-ci s'avère le seul recours possible, et en développant des actions spécifiques pour ceux qui mettent en échec toutes les interventions éducatives , que notre société répondra à la fois au juste besoin de sécurité des citoyens et à la préoccupation de ne pas abandonner les adolescents à une criminalité irréversible ».
(1) AFSEA : 118, rue du Château des Rentiers - 75013 Paris - Tél. 01 45 83 50 60.