En 1996, 20 millions de personnes (soit 45 %des plus de 14 ans) étaient membres d'une association. Un chiffre qui n'a pas varié depuis 1983. C'est ce qui ressort, en premier lieu, d'une étude sur l'évolution du milieu associatif de 1983 à 1996, publiée par l'INSEE (1). Toutefois, si la participation associative n'a guère évolué quantitativement, elle a subi de profondes transformations. Ainsi, la population concernée s'est nettement féminisée (les hommes étant toujours majoritaires) et s'est élargie à toutes les tranches d'âge (en 1983, les 40-49 ans étaient les plus nombreux). En revanche, la fréquence des adhésions reste très liée au niveau de vie et au diplôme. On trouve ainsi plus de membres d'associations parmi les ménages les plus aisés qu'au sein des moins favorisés. Un phénomène qui, selon les chercheurs, s'explique non seulement par les frais qu'impose la vie associative mais aussi parce que « le niveau culturel est en soi un facteur de participation associative ». L'écart entre diplômés et non-diplômés tend néanmoins à se réduire.
Parallèlement à l'évolution des publics, la nature de la pratique associative a, elle aussi, sensiblement changé. En effet, les associations de défense d'intérêts communs sont en recul. Par exemple, les associations de parents d'élèves ne rassemblent plus que 8 % des parents contre 12 % en 1983. A l'inverse, les associations favorisant le développement individuel à travers une pratique collective (sportive ou culturelle) ont le vent en poupe. Parallèlement, le degré d'investissement individuel a augmenté. Aujourd'hui, 46 % des adhérents participent effectivement aux activités de leur association. Ils n'étaient que 41 % en 1983.
(1) INSEE Première n° 542 de septembre 1997 - 15 F.