La crise profonde que connaît la fonction paternelle constitue le « dénominateur commun » de beaucoup des difficultés rencontrées par les jeunes. C'est sur cette hypothèse que repose le rapport Un avenir pour la paternité ?Jalons pour une politique de la paternité (1) . Un document remis, en juin dernier, au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, par Alain Bruel, président du tribunal pour enfants de Paris. Celui-ci avait été chargé, en janvier, par la direction de l'action sociale, de constituer un groupe de travail composé de huit personnalités qualifiées afin d' « apporter des éléments de réponse aux interrogations actuelles sur le rôle du père ». Une tâche dont le magistrat reconnaît lui-même la « complexité ». Principal constat : disqualifiés par l'évolution du droit, les recompositions familiales, l'affaiblissement du lien social, l'appauvrissement des valeurs et l'aggravation du chômage, les pères éprouvent de plus en plus de difficultés à assumer leur rôle. Fort de cette analyse, le rapporteur a donc tenté de poser les bases d'une politique familiale susceptible de « rendre les adultes plus capables d'être parents » .Celle-ci étant articulée autour de quelques grandes orientations : « offrir à l'enfant la chance d'une relation stable » , « créer les conditions d'une relation juste entre les parents », « favoriser la prise de responsabilités réciproque », « prévoir des relais de la fonction parentale par différentes institutions ». Autant de pistes qui se traduisent par une série de propositions, comme l'idée consistant, en cas de séparation du couple, à « symboliser la persistance du devoir d'éducation » de celui des parents chez lequel l'enfant ne réside pas en « fixant forfaitairement, dans les prestations familiales, un pourcentage correspondant ». « Il ne s'agit que d'un document intermédiaire, une collection d'idées », précise toutefois Pierre Gauthier, directeur de l'action sociale, indiquant que le groupe de travail doit encore approfondir ses propositions au cours des mois à venir. Quant à l'analyse du rapporteur, il la « fait sienne » mais reconnaît qu'elle n'est pas partagée par tous.
(1) Sur demande écrite auprès du Bureau famille enfance jeunesse à la DAS - Adresse postale : 75696 Paris cedex 14.