D'ici à la fin de 1998, 8 000 emplois-jeunes (1) devraient être créés dans les secteurs de la jeunesse et des sports, dont 5 000 dans les associations de jeunesse et d'éducation populaire et 3 000 au sein du mouvement sportif. C'est ce qu'a annoncé, le 3 septembre, Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports, à l'issue d'une réunion avec les représentants de plus de 70 associations et fédérations. Ces emplois-jeunes permettront, notamment, de soutenir l'action des bénévoles associatifs en les libérant de certaines tâches, a indiqué la ministre, annonçant la signature d'accords-cadres, en octobre, avec les principales organisations concernées. Différents métiers pourraient ainsi être proposés : médiateur de jeunes, animateur-technicien socio-culturel, animateur- information jeunesse. Toutefois, répondant à certaines inquiétudes associatives, Marie-George Buffet a souligné la nécessité de prendre en compte les problèmes liés à la formation, à la qualification et à la reconnaissance des diplômes. En outre, elle a indiqué qu'elle attendrait le vote de la loi pour engager, avec les associations et les fédérations, le processus d'embauche.
Quelques jours plus tôt, dans la revue de son organisation, Jean-Marie Michel, directeur général des Centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA) (2), reconnaissait que « les associations sont concernées au premier chef » par ce plan mais il s'interrogeait sur les conditions nécessaires à sa réussite. Ainsi, affirmait-il, « il doit s'agir de vrais emplois associatifs, sous statut privé, et pas de petits boulots ». Autres écueils à éviter : développer « une logique de publics », au lieu de partir des besoins existants, et négliger l'extrême hétérogénéité des jeunes concernés au regard de la formation et de l'insertion sociale. Ainsi, poursuit le responsable, s'il est « juste » que « l'emploi associatif ne développe pas une sorte de “ghetto” réservé aux jeunes qui ne pourraient trouver de travail ailleurs », les associations « ne doivent pas oublier leur rôle de promotion de l'éducation populaire au service du développement et de l'émancipation de la personne ». Pour lui, les fonctions d'accompagnement, de tutorat et de formation doivent donc être prises en compte dans le projet gouvernemental, surtout pour les jeunes peu qualifiés et en difficulté, « car nous sommes là à la charnière entre insertion sociale et amorce de professionnalisation ». Enfin, rappelle Jean-Marie Michel, il faut se préoccuper « dès maintenant » de la sortie du dispositif et de la pérennisation de ces emplois « pour tous ». Car l'objectif est « aussi de permettre à ces jeunes d'accéder à une compétence validée par un diplôme, ouvrant sur une mobilité possible et garantissant des évolutions sur le marché du travail ».
(1) Voir ASH n° 2033 du 22-08-97.
(2) Vers l'éducation nouvelle n° 481. CEMEA : 76, boulevard de la Villette - 75940 Paris cedex 19 - Tél. 01 40 40 43 43.