Ce sont les laissés-pour-compte de l'adoption, ceux que certains services de l'aide sociale à l'enfance (ASE) désignent parfois de cette étiquette sans appel d' « inadoptables » parce que malades ou handicapés. Pourtant des couples et des familles sont prêts à accueillir ceux « que l'on pourrait croire voués à une mort annoncée », défend Pierre Verdier. Bien plus, les personnes qui ont fait le choix d'adopter des enfants séropositifs, trisomiques, atteints de poliomyélite ou âgés, sont unanimes à reconnaître la richesse d'une telle aventure. Celles interrogées par l'auteur mettent en évidence que les difficultés viennent d'abord du regard des autres, de l'ignorance de la maladie et du handicap, mais aussi des lourdeurs de la procédure d'adoption. Si des associations tentent de faciliter l'accueil de ces « enfants à particularités » et d'épauler les parents, certains services de l'ASE ne sont guère motivés par une telle démarche et « trop d'enfants sont encore orientés vers des services de psychiatrie ». Seul l'organisme régional de concertation sur l'adoption (ORCA) à Nancy, expérience unique au sein du secteur public, développe une démarche intéressante visant à permettre l'adoption des enfants « à particularités ». Toutes ces initiatives mettent en évidence qu'à certaines conditions « tout enfant sans famille est adoptable », plaide l'auteur. Cela suppose notamment de changer de logique en cherchant « une famille pour cet enfant » et non pas « un enfant pour ce couple ».
Ces enfants dont personne ne veut - Pierre Verdier - Ed. Dunod - 90 F.