Près d'une personne sur deux est toujours présente au sein de l'association intermédiaire un an après son embauche (une sur trois y est depuis un an et demi), selon une enquête de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) relative au devenir des salariés des associations intermédiaires (AI). Il s'agit d'une population nettement plus féminine, plus âgée, et moins formée que la moyenne des salariés des AI. De plus, près d'un tiers ont un autre emploi après un an dont la moitié sont à temps partiel. Les postes occupés sont à 30 % en CDI, à 30 %en CDD et à 40 % en contrats aidés. Pour cette catégorie, les CDI concernent à 58 % des hommes. Enfin, presque un quart sont sans emploi.
L'enquête révèle que, dans l'ensemble, les salariés des associations intermédiaires sont le plus souvent des femmes (60 %), sont relativement jeunes (41 % ont moins de 30 ans et les 2/3 moins de 40 ans) et d'un niveau de formation peu élevé (33 % ont une formation de niveau VI, c'est-à-dire égal à la 6e, 5e et 4e des collèges, ou ont suivi une formation préprofessionnelle d'un an). Avant leur entrée dans une association intermédiaire, 75 % des salariés étaient au chômage (dont la moitié depuis plus d'un an), et la plupart avaient connu une situation d'emploi précaire.
En outre, au sein des associations qui les emploient, ils ont exercé des missions courtes avec des horaires souvent réduits (30 heures en moyenne de mars à mai 1995, période de référence de l'enquête) et sur des postes peu qualifiés. Cependant, les hommes ont bénéficié d'une durée globale de mise à disposition plus longue que les femmes.
Les auteurs rappellent que, en 1995, les 1 109 associations intermédiaires ont mis à la disposition des particuliers, d'associations ou d'entreprises environ 220 000 personnes pour 39 millions d'heures de travail, soit plus de 19 000 équivalents emplois à temps plein.
En outre, notent les auteurs de l'étude, les activités déclarées par les associations intermédiaires dépassent largement la mise à disposition de salariés : près de 70 %d'entre elles (représentant 80 % des salariés occupés) déclarent effectuer un travail de suivi des personnes en difficulté et 60 % des associations (70 % des salariés) affirment exercer une activité d'aide à la recherche d'emploi, 20 %proposent des formations ou agissent dans ce domaine.
Toutefois, cette analyse n'est pas partagée par les salariés. En effet, six personnes sur dix interrogées lors de l'enquête affirment ne recevoir aucun soutien de la part des associations hormis l'obtention d'un emploi. Cependant, 30 % des salariés déclarent que l'association leur a redonné confiance en eux-mêmes et 20 %jugent qu'elle les a aidés dans leur recherche d'emploi.
Rappelons que les associations intermédiaires ont été créées en 1987. Elles ont pour objectif de mettre à la disposition de particuliers, d'associations et d'entreprises, des personnes sans emploi pour effectuer des activités qui ne sont pas déjà assurées, dans les conditions économiques locales, par l'initiative privée ou par l'action des collectivités publiques.