Les dépenses d'aide sociale obligatoire (départements et Etat) s'élèvent à 73,3 milliards en 1994, soit une progression de 7,2 % en un an, selon la dernière étude statistique du SESI (1). Une hausse essentiellement supportée par les départements qui les financent à 88 %, souligne ce dernier. Ayant dépensé ainsi 64,5 milliards de francs en 1994 (2), ceux-ci versent près de 1 100 F d'aide sociale par habitant. Un chiffre moyen qui peut néanmoins aller de 750 F dans certains départements (Savoie, Haute-Loire, Ardèche, Ain et Haut-Rhin) à plus du double (Haute-Corse, Paris, les DOM). Premier poste, l'aide sociale à l'enfance représente 23,8 milliards en 1994 devant l'aide sociale aux personnes handicapées (18,2 milliards) et l'aide sociale aux personnes âgées (7,1 milliards). Si l'aide médicale ne représente que 6,3 milliards, elle progresse cependant fortement : + 26,5 % en un an. De même d'ailleurs que les charges d'insertion du RMI (2,9 milliards) qui ont connu une hausse de plus de 50 % en deux ans (+ 22,2 % de 1993 à 1994). Les autres dépenses (6,1 milliards) couvrant le coût de fonctionnement des services départementaux d'action sociale et les frais communs.
Par ailleurs, l'Etat a versé 8,9 milliards au titre de l'aide sociale en 1994. Près de 57 % de l'ensemble de ces dépenses sont consacrées aux frais de fonctionnement des centres d'aide par le travail. Quant au reste du chapitre de l'aide sociale aux personnes handicapées, il se répartit entre les centres de rééducation professionnelle (0,1 million) et l'allocation différentielle (56,9 millions). L'Etat a également déboursé 2,3 milliards pour l'accueil des personnes en CHRS. Des dépenses qui, pour la première fois, sont en recul par rapport à l'année précédente (- 2 %). En revanche, l'aide aux sans domicile fixe (1 182,2 millions), qui avait connu une baisse pratiquement ininterrompue depuis 1984 (- 30 % de 1984 à 1993), enregistre une progression de 3,3 %. Quant aux autres dépenses d'aide sociale, elles se répartissent pour l'essentiel entre les frais de fonctionnement des tutelles (288,6 millions), l'aide sociale aux personnes âgées qui ne représente plus que 39,1 millions, l'aide médicale (6,5 millions au titre de l'interruption volontaire de grossesse).
(1) « Dépenses de l'aide sociale » - Documents statistiques n° 285 - Cette étude complète celle sur les bénéficiaires de l'aide sociale, voir ASH n° 2003 du 27-12-96.
(2) Et 82 milliards de francs en 1995, selon l'APCG. Voir ASH n° 2019 du 18-04-97.