Dans le cadre des consultations engagées avec les associations par Martine Aubry concernant le projet de loi contre les exclusions (1), l'Union nationale des centres communaux d'action sociale de France et d'outre-mer (Unccasf) (2) rappelle sa volonté de voir les compétences des communes et de leurs CCAS « renforcées et mieux précisées ». Néanmoins, si elles sont le niveau de proximité « le mieux adapté » pour la mise en œuvre des dispositifs de prévention et de solidarité, elles ne sont pas « le bon niveau de prise en charge financière », tient-elle à souligner, précisant que la lutte contre l'exclusion passe d'abord par « une politique active en faveur de l'emploi ». Quant à l'accompagnement des allocataires du RMI, « les CCAS n'ont reçu aucun moyen spécifique », souligne l'Unccasf, estimant « é galement indispensable », dans le prolongement des mesures qui seront prises en faveur de l'emploi, « d'affecter des moyens à l'accompagnement social ». Ce dernier étant, selon elle, insuffisamment pris en compte par le précédent projet de loi de cohésion sociale. Jugeant également nécessaire de s'attaquer « aux causes multiples » de l'exclusion, l'organisation déplore à nouveau « l'absence d'une véritable culture de prévention des handicaps sociaux », insistant sur l'insuffisance des moyens du service de santé scolaire et le peu de place accordée à l'école aux activités sportives et aux disciplines artistiques pour lutter contre l'échec scolaire.
Autre critique : la multiplication des structures et des intervenants, alors que les CCAS sont, selon l'organisation, insuffisamment utilisés. Ils sont très souvent « ignorés dans les textes » et ne peuvent pas, par exemple, bénéficier de l'allocation de logement temporaire ou avoir accès à diverses mesures prises pour favoriser la création d'emplois de proximité accordées aux associations, relève ainsi l'Unccasf, jugeant nécessaire que le gouvernement rappelle que les CCAS ont « effectivement compétence » à mettre en œuvre les dispositifs de lutte contre l'exclusion. Revenant également sur la nécessité de rationaliser la gestion des financements, l'Unccasf signale à nouveau l'insuffisance des niveaux des minima sociaux et leurs effets de seuil, la tendance à l'accroissement du nombre de personnes ayant recours à l'aide facultative, l'aggravation des situations liées à la perte des ressources minimales...
(1) Voir ASH n° 2030 du 4-07-97.
(2) Secrétariat général de l'Unccasf : 6, rue Faidherbe - 59200 Tourcoing - Tél. 03 20 28 07 50.