Inaugurant la deuxième conférence nationale de santé à Lille, le 30 juin, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité a particulièrement insisté sur les obstacles économiques à l'accès aux soins qui touchent surtout les ménages aux revenus modestes bénéficiant le moins d'une protection complémentaire. Martine Aubry a souligné que « le ticket modérateur et l'avance des frais peuvent être un obstacle insurmontable à des soins pourtant indispensables ». Pour remédier à cette situation, la ministre compte sur la mise en place de l'assurance maladie universelle qui devrait permettre un meilleur accès aux soins des plus démunis. Elle a précisé, par ailleurs, que « l'augmentation de la consommation de soins hospitaliers d'une partie de la population s'explique davantage par des raisons économiques que pour des motifs médicaux ». La ministre a appelé à une meilleure adaptation des structures et de l'offre de soins que la politique de la ville doit prendre en compte, soulignant ainsi la nécessité d'inscrire les questions de santé dans un cadre plus large.
De plus, Martine Aubry estime souhaitable de recomposer le système de soins au niveau régional, « l'échelon [le plus] pertinent pour la mise en œuvre d'une politique de santé », insistant sur la nécessité de réduire les inégalités entre les allocations régionales des ressources affectées à la santé.
Lors d'une conférence de presse, le 1er juillet, Martine Aubry a déclaré qu'il « n'était pas possible de se passer de la maîtrise des dépenses de santé, initiée par la gauche ». De plus, elle a indiqué que le gouvernement n'avait pas l'intention de « lâcher les outils » mis en place par Alain Juppé tant que des « solutions adaptées » n'auront pas été trouvées. Se déclarant « ouverte à toutes les propositions », la ministre a annoncé son intention de recevoir l'ensemble des syndicats de médecins à la mi-juillet.