« Donner une priorité absolue à la lutte pour l'emploi et à la justice sociale », tel est l'objectif réaffirmé par Lionel Jospin dans sa lettre de cadrage budgétaire adressée à l'ensemble de ses ministres, le 26 juin dernier. Si le budget de l'Etat pour 1998 s'inscrit dans ce cadre, l'union économique et monétaire devra néanmoins être réalisée « aux échéances prévues par le Traité », prévient-il aussitôt. »
Pour parvenir à ce résultat, le Premier ministre table d'abord sur le retour d'une croissance « plus forte et plus durable qui permettra d'améliorer la situation[des] concitoyens les moins favorisés et d'offrir un contexte favorable à ceux qui créent des activités nouvelles et des emplois ». Il entend également que soit « profondément » modifiée la répartition des dépenses et des recettes de l'Etat (sans augmentation globale du niveau des dépenses publiques) en fonction de ces nouvelles priorités. A ce titre, les ministres sont invités à faire des « propositions » conduisant « à remettre en cause certains des engagements » pris par leurs prédécesseurs. Pour les dépenses nouvelles, les ministres doivent « dégager [par eux-mêmes] les moyens de financement nécessaires ». Lionel Jospin suggère ainsi de revoir certaines dépenses fiscales (exonérations, crédits d'impôt...) « à l'aune des principes de solidarité et de justice sociale ».
Enfin, au chapitre de la fonction publique, le Premier ministre entend que les effectifs de fonctionnaires de l'Etat soient maintenus, en 1998, à leur niveau de 1997. Pour couvrir les priorités de l'Etat et contribuer à la résorption de l'emploi précaire, les redéploiements d'emplois seront assurés à partir des emplois mis en réserve cette année, a-t-il précisé. Enfin, il a demandé à ses ministres de ne pas proposer pour l'année prochaine des mesures catégorielles concernant la situation de leurs personnels.