Au-delà des multiples fonctions et appellations les concernant (chefs de projet, agents de développement, chargés de mission...), les professionnels du développement social urbain (DSU) forment-ils, oui ou non, un groupe homogène en termes de parcours et de qualifications ? C'est ce qu'ont voulu savoir les auteurs de cette étude, financée par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), portant sur « les qualifications en émergence » dans le DSU (1). Objectif : permettre de réfléchir à un dispositif de formation adapté et répondant aux attentes, tant des professionnels que des institutions.
Principal constat : parmi les professionnels du DSU, on observe deux sous-groupes bien distincts. Le premier, qui se concentre surtout dans les structures municipalisées, se compose de personnes issues majoritairement du travail social, « investies dans le faire et activement insérées dans la commune ». Le second, privilégiant les organisations « semi-externes », comporte majoritairement des universitaires accordant « moins d'importance à l'insertion locale et davantage à la technicité ». Une double identité des professionnels du DSU qui recouperait ainsi la ligne de partage traditionnelle entre « le social d'intervention et le social de gestion », observent les chercheurs. D'où, pour eux, deux options possibles en matière de formation : accentuer ce clivage pour constituer deux groupes professionnels différents ou, à l'inverse, tenter de mettre en place un ensemble professionnel uniforme qui aurait l'avantage de « maintenir une cohésion nationale à la politique de la ville ».
(1) Le développement social urbain : des qualifications en émergence - Elisabeth Dugué et Philippe Mouton - Ed. du CNFPT - 3, villa Thoréton - 75738 Paris cedex 15 - Tél. 01 40 60 48 17 - 100 F.