En huit ans d'activité, l'Association nationale de gestion du Fonds pour l'insertion professionnelle des handicapés (Agefiph) a financé 350 000 actions et aidé 500 000 personnes. Parmi celles-ci : 156 000 ont été insérées, 85 000 ont été maintenues en situation de travail et 123 000 ont bénéficié d'actions de formation et de mise à niveau. Tel est le bilan dressé, à l'occasion du dixième anniversaire de la loi du 10 juillet 1987, par l'Agefiph (devenue opérationnelle en 1989) (1). Au total, cet organisme a perçu 10 milliards de francs au titre des contributions versées par les entreprises et affecté 11 milliards à la mise en œuvre et au soutien de dispositifs.
L'action de l'association s'est traduite par l'élaboration de quatre programmes d'intervention visant la qualification professionnelle, la mobilisation des entreprises, l'augmentation des moyens consacrés à l'insertion et la réponse aux obstacles techniques rencontrés par les personnes handicapées. Son intervention a été particulièrement importante au niveau de la préparation à l'emploi. De 1990 à 1996, cette mesure a ainsi concerné 124 000 bénéficiaires pour un coût de 1 296 MF (32 % des financements de l'Agefiph). Elle s'adresse principalement aux demandeurs d'emploi, aux jeunes issus des IME et IMPro et, dans une moindre mesure, aux salariés et aux handicapés relevant du milieu protégé.
Pour faciliter l'embauche d'une personne handicapée, l'Agefiph propose également une prime en complément du dispositif public d'aides à l'emploi. De 1992 à 1996, elle a consacré plus de 5 milliards de francs aux primes à l'insertion. Ce qui correspond à 127 000 contrats d'embauche (152 000 avec les CES). Une prime fortement incitative, souligne l'Agefiph, puisqu'un employeur sur 4 n'aurait pas recruté sans elle. En outre, au bout de quatre ans, 55 % des travailleurs handicapés occupent toujours le même poste. Quant à la mesure « création d'activité », si elle apparaissait initialement « symbolique », elle a bénéficié à près de 2 000 personnes en 1995 et 1996. Le montant de la subvention, au départ forfaitaire de 15 000 F, a été plafonné à 100 000 F en 1992 puis à 70 000 F en 1994. 9 entreprises sur 10 créées par ce dispositif sont encore en activité après une année et 6 sur 10 après quatre ans, notent avec satisfaction les auteurs de ce bilan.
Par ailleurs, l'Agefiph s'est également donné comme objectif de compenser les freins inhérents au handicap. C'est ainsi que les aides matérielles (16,8 MF en 1996) s'adressent le plus souvent aux déficients sensoriels. Et les aides humaines (4 MF en 1996), qui permettent notamment l'intervention d'auxiliaires professionnels, bénéficient surtout aux malentendants. En outre, depuis 1992, l'association affecte, chaque année, environ 15 MF à l'accessibilité des lieux de travail pour une centaine de projets visant essentiellement des handicapés moteurs. Quant au financement des aménagements de postes de travail, il représente une part de plus en plus importante des interventions :94 MF en 1996, soit un doublement par rapport à 1992.
« Pour autant, les besoins restent immenses », conclut l'Agefiph, estimant que plus de 130 000 personnes handicapées sont en attente d'emploi. « Le quota de 6 % n'est pas atteint et le contexte économique aggravant doit nous rendre plus vigilants », souligne-t-elle, indiquant que la mobilisation des acteurs dans les départements et bassins d'emploi reste « la première des priorités ».
(1) Emploi et handicap - Ed. L'Harmattan - 90 F.