Avec 54 496 personnes détenues au 1er janvier 1997 (dont 4,1 % de femmes et 1,2 % de mineurs), la population carcérale n'a jamais été aussi importante, en France, depuis l'après-guerre. En outre, l'année 1996 a été marquée par le triste record de 138 suicides en prison. C'est ce qu'indique l'Observatoire international des prisons (OIP) dans son rapport 1997 qui dresse un état des lieux de la situation carcérale dans 42 pays répartis à travers le monde. Certes, même parmi les pays industrialisés, la France n'est pas, loin s'en faut, celui qui traite le plus mal ses prisonniers. Cependant, la lecture du rapport de l'OIP met en lumière l'alourdissement des peines et la dureté des conditions de détention avec, dans certains cas, des « traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Autres constats : le nombre de décès en prison est en hausse et la première cause d'incarcération concerne désormais les délits liés à la toxicomanie. Quant à la vie quotidienne en prison, elle reste particulièrement pénible : taux d'encadrement rarement respectés, liens familiaux difficiles à maintenir, alimentation généralement insuffisante, problèmes d'hygiène liés à la vétusté de certains établissements, mauvaises conditions d'accueil des toxicomanes, offres de travail peu développées... Autant de raisons qui, selon l'OIP, expliquent en grande partie la multiplication des mouvements de protestation collectifs dans les prisons françaises en 1996.
LE SOCIAL EN ACTION
L'OIP dénonce la dureté des conditions de détention
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