Recevoir la newsletter

Exclusions sociales : les associations veulent aller vite

Article réservé aux abonnés

Pas question de repartir à zéro, affirment les associations, prenant acte de l'annonce, par Lionel Jospin, d'une « loi contre les exclusions sociales » . Après avoir travaillé pendant deux ans au projet de loi de cohésion sociale, aujourd'hui passé à la trappe, elles souhaitent que les choses aillent vite. Avec, comme priorité, l'accès effectif aux droits fondamentaux.

« La loi contre les exclusions annoncée doit concrétiser par des moyens juridiques et budgétaires conséquents la mobilisation de toute la société contre la pauvreté et toutes les détresses sociales. » Réagissant rapidement après la fin de la déclaration de politique générale de Lionel Jospin  (voir ce numéro), la FNARS a ainsi pris acte de la volonté affichée par le Premier ministre et espère « la concrétisation rapide des mesures sociales » et  « la mise en œuvre des grands chantiers sociaux » présentés par celui-ci : insertion sociale et professionnelle des jeunes, réduction de la durée du travail, réhabilitation du logement social, assurance maladie universelle... De même, elle souhaite que les associations d'aide et de défense des plus démunis soient écoutées lors des grandes consultations à venir (notamment sur l'emploi et la santé). Et plaide pour « une continuité et une cohérence dans les dispositifs de lutte contre toutes formes d'exclusion ».

A ATD quart monde, on semble également prêt à aller de l'avant. A condition, toutefois, de ne pas « repartir à zéro après l'énorme travail accompli ces dernières années », prévient sa présidente, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui souhaite que cette loi ne tarde pas « car tous ceux qui l'attendent, en particulier les plus démunis, ne sauraient accepter qu'elle soit différée ». Pour elle, ce texte doit être une loi d'orientation, « afin de fixer un cap, des étapes, des évaluations régulières pour une période d'une dizaine d'années ». En outre, il doit avoir pour ambition « le respect de l'égale dignité de tous les êtres humains et garantir l'accès effectif de tous aux droits fondamentaux ». En revanche, affirme-t-elle, « en revenir à une série de mesures signifierait qu'il n'y a pas de réelle volonté politique de détruire la misère ».

« L'annonce de cette loi constitue plutôt une bonne nouvelle », estime pour sa part Hugues Feltesse, directeur de l'Uniopss. « Cependant, précise-t-il, il est nécessaire d'avancer rapidement dans la mesure où un important travail de réflexion a déjà été effectué, tant du côté des associations que des responsables politiques. » En tout état de cause, « nous n'avons pas le droit de baisser les bras, poursuit le directeur de l'Uniopss, mais je reconnais qu'après la dissolution, les publics avec lesquels nous travaillons ont eu l'impression d'être tenus pour quantité négligeable. » Sur quelle base compte-t-il discuter avec le nouveau gouvernement ? « Nous allons repartir des propositions que nous avions présentées, en mars 1996, à la suite des travaux du collectif Alerte. Quant à la forme que pourrait prendre cette loi, il est encore trop tôt pour le dire. L'important, pour nous, c'est qu'elle garantisse les droits fondamentaux des personnes de la façon la plus large possible, qu'elle soit dotée de moyens suffisants et qu'elle ne fasse pas l'impasse sur certains domaines importants comme l'éducation et la justice. »

De fait, Lionel Jospin est resté extrêmement vague sur la portée et le contenu de cette loi et,  chez Martine Aubry, en charge de ce dossier parmi beaucoup d'autres, on se contente d'annoncer, pour l'instant, une « large concertation », notamment avec les associations, tout en insistant sur le fait que ce texte doit concerner « toutes les exclusions ». Tandis qu'à Matignon, on demande du temps : « Laissez-nous arriver ! », s'agace-t-on dans l'entourage du Premier ministre. Reste que si celui-ci réussit à contenir l'impatience des associations, il devra néanmoins trancher le dossier de la revalorisation des minima sociaux. La FNARS, la FNATH et le MNCP sont d'ores et déjà montés au créneau pour la réclamer. Pour l'heure, si Lionel Jospin a promis une hausse du SMIC et des aides au logement au 1er juillet, il n'a rien dit concernant le RMI, l'AAH ou l'ASS.

En direct

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur