En 1994, les dépenses de protection sociale représentaient, en moyenne, 28,6 % du PIB dans l'Union européenne à 12 (1). Soit une baisse de 0,2 % par rapport à 1993. Ce qui ne modifie guère la tendance générale à la hausse constatée entre 1980 et 1994. Durant cette période, ces dépenses ont en effet progressé de plus de 4 % (avec toutefois une légère diminution au milieu des années 80). Tels sont les principaux résultats de l'étude sur les dépenses de protection sociale dans l'Union européenne, publiée par l'INSEE (2).
Ces chiffres masquent, évidemment, des disparités entre les différents pays. Ce sont, en effet, les plus riches qui utilisent la part la plus importante de leurs revenus pour la protection sociale. En 1994, la Finlande arrivait en tête (34,8 % de son PIB), suivie du Danemark (33,7 %), des Pays-Bas (32,3 %), de l'Allemagne (30,8 %) et de la France (30,5 %). Dans le bas du classement, on trouvait la Grèce (16 %), le Portugal (19,5 %) et l'Irlande (21,1 %). Cependant, notent les chercheurs de l'INSEE, cet écart tend à se réduire. En effet, si l'on compare le « pouvoir d'achat des protections sociales » (3) dans les pays de l'Union européenne, le rapport, en 1980, était de 1 à 5,5 entre ceux qui dépensent le moins et ceux qui dépensent le plus par habitant.15 ans plus tard, il n'est plus que de 1 à 4.
Par ailleurs, la répartition des dépenses diffère selon les pays. C'est particulièrement vrai pour les prestations liées au chômage qui représentent plus de 15 % du total des prestations en Espagne, en Irlande, au Danemark et en Finlande, et moins de 3 % en Grèce, en Italie et au Luxembourg. En revanche, dans la plupart des pays de l'Union, les prestations au titre des fonctions « vieillesse et survie », constituent le poste de dépenses le plus important (plus de 40 % en moyenne et plus de 60 % en Italie et en Grèce). Cependant, en Irlande, aux Pays-Bas, au Portugal et en Finlande, c'est la fonction « maladie, invalidité et accidents du travail » qui pèse le plus lourd. Quant aux postes « famille et maternité » et « logement et divers », ils représentent, respectivement, 7,6 % et 3,5 %, en moyenne dans l'Union.
Enfin, pour financer leurs dépenses de protection sociale, les pays font presque tous appel, d'abord, aux cotisations au titre du travail salarié. Dans ce domaine, la palme revient à la Grèce avec 72,3 %de ses recettes de protection sociale assurées de cette façon. En deuxième position, on trouve la France (71,2 %), puis la Belgique (67,2 %), l'Autriche (64,2 %) et l'Allemagne (60,9 %). A l'inverse, le Danemark finance plus des deux tiers de sa protection sociale grâce à des contributions publiques. Quant au Royaume-Uni, il équilibre à peu près les deux sources de financement. Reste qu'au final, la part des contributions publiques dans le total des recettes de protection sociale tend à s'accroître dans l'Union européenne.
(1) Afin de pouvoir mesurer l'évolution de cette moyenne depuis 1980, la Suède, la Finlande et l'Autriche, entrées récemment dans l'Union, ne sont pas prises en compte dans son calcul. En revanche, les nouveaux länder allemands sont comptabilisés à partir de 1990.
(2) INSEE Première n° 526 de juin 1997.
(3) Calculé sur la base du « standard de pouvoir d'achat ».