Les jeunes, les chômeurs et les étrangers comptent parmi les personnes les moins bien couvertes par une assurance maladie complémentaire, indique l'INSEE dans une enquête réalisée, en octobre 1996, auprès de 6 000 ménages (1). Ainsi, la moitié des étrangers résidant en France ne bénéficient pas de ce type de contrats. Et même à revenus égaux, les personnes de nationalité étrangère sont toujours moins assurées que les Français. Ces derniers, en revanche, sont de mieux en mieux protégés puisqu'ils sont, en moyenne, 84 % à être actuellement couverts par une assurance complémentaire maladie contre 69 % en 1980. Avec, cependant, de réelles disparités entre les ménages aisés, les mieux lotis, et ceux disposant de revenus modestes.
Autre catégorie assez mal couverte : les chômeurs qui sont seulement 60 % à être assurés. Il est vrai qu'ils ne peuvent pas profiter des contrats proposés et, parfois, financés par les entreprises. Quant aux jeunes de la tranche des 20-25 ans (entre la fin des études et le début d'une activité professionnelle), ils sont eux aussi assez mal protégés (74 % en moyenne). Un écart avec le reste de la population qui se comble cependant dès l'entrée dans la vie active et la formation d'un couple. Par la suite, ce taux de couverture ne fait qu'augmenter, pour atteindre près de 90 % chez les jeunes retraités, avant de baisser à nouveau, passé 70 ans. Un phénomène qui, selon les chercheurs, s'explique par un effet de génération et par la prise en charge à 100 % par la sécurité sociale d'un certain nombre de personnes âgées. Enfin, les inégalités existent également entre les personnes couvertes par une assurance maladie complémentaire. Les contrats de groupe souscrits par certaines entreprises sont en effet plus avantageux - moins chers pour une meilleure garantie - que ceux souscrits, à titre individuel, par des salariés.
(1) INSEE Première n° 523 de juin 1997.