Les objectifs du plan triennal de lutte contre la toxicomanie 1993/1996 ayant été « partiellement atteints », 16 millions de francs ont été dégagés cette année afin de « terminer » ce plan. Ils sont affectés à :
la création de 23 places d'hébergement afin d'atteindre, fin 1997, l'objectif de 1 240 places fixées par le plan complémentaire du 14 septembre 1995 (1). Les crédits seront consacrés à la création de places en appartements thérapeutiques-relais et en hébergement collectif ou individuel de transition ou d'urgence. Les montants accordés sont inchangés par rapport à l'année dernière ils ne peuvent excéder 150 000 F par appartement et 120 000 F par an et par place en hébergement. Devront être pris en compte les cas suivants, souligne la direction générale de la santé (DGS) :mères avec enfants personnes sous traitement de substitution (méthadone, subutex) qui, en début de soins, nécessitent l'accompagnement social d'une équipe spécialisée personnes toxicomanes dont la demande de soins spécialisés est encore mal définie et hésitante personnes toxicomanes relevant d'une mesure judiciaire et/ou sortant de prison. Seront privilégiés les projets provenant de régions les plus touchées : Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, et des villes de plus de 150 000 habitants dépourvues de réponses en matière d'hébergement éclaté
au renforcement des centres spécialisés de soins aux toxicomanes pour assurer la prise en charge avec méthadone. Si 63 départements peuvent actuellement dispenser ce traitement, la DGS entend que soient financés ceux dépourvus de « réponses » ou propose d'accroître, dans certains départements fortement touchés par la toxicomanie, les capacités de prescription de la méthadone. Les projets devront organiser les conditions d'une « forte coordination avec le tissu sanitaire et social local », est-il précisé. Les demandes relatives à ces créations ou renforcements ne pourront excéder 400 000 F
à la création de neuf nouveaux réseaux toxicomanie ville-hôpital. Les projets retenus seront ceux qui ont obtenu, en 1996, un financement de la direction des hôpitaux pour la partie hospitalière, et ceux qui permettent des prises en charge coordonnées entre les médecins prescripteurs de traitement de substitution et les centres spécialisés de soins aux toxicomanes, afin que ceux-ci puissent apporter aux « personnes sous substitution » qui le nécessitent un accompagnement pluridisciplinaire et, en particulier, social. A titre indicatif, le coût d'un réseau peut s'élever jusqu'à 300 000 F/an pendant les deux premières années pour s'établir par la suite à une moyenne de 150 000 F
au financement de formations pluridisciplinaires de médecins et pharmaciens aux traitements de substitution
au financement d'actions spécifiques de réduction des risques liés à la consommation d'ecstasy. Ce nouvel axe d'action dans la lutte contre la toxicomanie vise à apporter une « réponse sanitaire » aux malaises et autres accidents liés à la consommation d'ecstasy survenus lors de grands rassemblements et/ou à diffuser du matériel de prévention. Cette année, les associations qui assurent ce type d'actions pourront être subventionnées.
(1) Voir ASH n° 1941 du 22-09-95.