Parallèlement à leur rôle de versement des prestations familiales légales, les caisses d'allocations familiales (CAF) développent une politique d'action sociale à l'échelon local dans le cadre d'orientations nationales définies par la CNAF. Faisant suite à la convention d'objectifs et de gestion Etat/CNAF signée le 14 mai dernier (1), la caisse nationale vient de dresser les grandes lignes de cette politique pour la période 1997 à 2000.
Objectifs prioritaires : « favoriser la conciliation entre vie familiale, vie professionnelle et vie sociale et contribuer au développement et à l'épanouissement de l'enfant améliorer la qualité de vie des familles et leur environnement social, conforter le liens familiaux et prévenir les exclusions ».
Pour faciliter la vie quotidienne des familles, les caisses doivent organiser leurs actions autour de deux axes. Le premier porte sur l'accueil des petits enfants. Si la caisse nationale juge les résultats obtenus grâce aux contrats enfance « très encourageants », elle estime qu'il est nécessaire de les conforter et de limiter les inégalités qui subsistent dans l'offre locale, tout particulièrement dans les petites communes rurales ou périurbaines. Aussi, les caisses devront-elles impulser davantage la création des relais assistantes maternelles qui « restent encore très insuffisants ». S'agissant de l'action en faveur des 6-16 ans, l'accès du plus grand nombre aux loisirs de qualité est préconisé. A ce titre, des contrats destinés à aider les communes, ou les groupements de communes, à développer ou à mettre en œuvre une politique globale et concertée en faveur des enfants de moins de 16 ans pourront être mis en place par les CAF dès 1998. La CNAF entend également que soit développée une politique de soutien à l'accompagnement éducatif. Enfin, pour les plus de 16 ans, les CAF qui l'estiment opportun pourront soutenir des actions visant à développer l'offre d'activités ou d'animation.
Au titre de l'amélioration de la qualité de vie des familles, les caisses sont appelées à renforcer leur implication pour « favoriser l'accès, le maintien, l'amélioration du logement et la maîtrise de sa dépense, ainsi que l'insertion sociale des familles dans le cadre de l'habitat ». Aussi, les CAF devront continuer de soutenir les familles financièrement, tout en leur permettant de connaître et d'accéder à leurs droits de maîtriser leurs projets logement afin de prévenir le surendettement. Le soutien aux foyers de jeunes travailleurs sera également poursuivi. Toujours au titre de l'accompagnement social des familles, la CNAF juge fondamental de maintenir un « engagement institutionnel fort vis-à-vis des centres sociaux ». De plus, une nouvelle prestation visant à soutenir un programme de développement d'actions collectives, au bénéfice des familles, des enfants et des jeunes, s'appuyant sur les centres sociaux ou sur de petites structures de proximité, pourra être prochainement expérimentée, une fois ses modalités de mise en œuvre définies.
Enfin, au chapitre de l'accompagnement des familles fragilisées, les caisses doivent continuer à s'appuyer sur les services de travailleurs sociaux, est-il précisé. Il convient, poursuit la CNAF, que chacune ait une réflexion sur la contribution des travailleurs sociaux à la mise en œuvre de son action sociale, définisse clairement les missions qui leur sont fixées, les intègre dans son schéma directeur puis dans un projet de service. Une fois ces missions définies, les CAF détermineront la meilleure organisation possible de leur service social. Enfin, l'action sociale des CAF pourra porter, comme précédemment, sur l'accompagnement des familles traversant des difficultés passagères. Si l'aide au foyer par l'intervention d'une travailleuse familiale ou d'une aide-ménagère doit se développer, il est également demandé aux caisses d'intervenir « de façon plus marquée » en matière de médiation familiale.
(1) Voir ASH n° 2022-2023 du 16-05-97.