Le durcissement des conditions d'accès à l'allocation de solidarité spécifique (ASS) (1), décidé par le gouvernement Juppé pour financer la loi de cohésion sociale, s'est traduit, depuis le début de l'année, par « une très forte baisse » du nombre des demandes, de l'ordre de 30 %, indique l'Unedic. Ainsi, le nombre des entrées dans le dispositif pourrait baisser de 7 % à 8 %sur 1997, contre une croissance annuelle de 5 % à 7 % précédemment. Cette situation pour le moins paradoxale, compte tenu de la panne actuelle du projet de loi de cohésion sociale, ne peut qu'irriter les associations qui, lors de la réforme de l'ASS, avaient vivement critiqué cette mesure, considérant qu'il s'agissait de prendre aux pauvres pour donner à d'autres pauvres. Or, pour l'instant, l'argent ainsi économisé par l'Etat sur l'ASS n'aura pas profité aux plus démunis.
(1) Voir ASH n° 2009 du 7-02-97.