Recevoir la newsletter

L'impact limité des dispositifs DSQ sur l'emploi des jeunes

Article réservé aux abonnés

Quel est l'impact des dispositifs de développement social local dans les quartiers en difficulté sur l'insertion professionnelle des jeunes adultes ? Très limité, si l'on en juge l'étude plutôt critique du Crédoc, effectuée à partir d'une enquête menée, en 1995, auprès de 400 jeunes de 18 à 30 ans - habitant pour moitié dans des sites de développement social des quartiers  (DSQ) et pour moitié dans des quartiers aux caractéristiques similaires - et d'entretiens auprès de divers responsables de structures ou de services (1).

Premier enseignement : qu'ils habitent ou non dans un quartier DSQ, les jeunes se montrent plutôt attachés à ce dernier. Même s'ils sont 67 % à considérer que celui-ci a une mauvaise image. Les politiques publiques n'ont donc pas permis de revaloriser la réputation du quartier. Mais l'intérêt de l'analyse est de mettre en évidence « le faible effet »  DSQ sur l'accès à l'emploi des jeunes. Quel que soit le quartier, près de la moitié des jeunes enquêtés ne sont pas insérés professionnellement au moment de l'enquête (40 % au chômage et 5 % inactifs), relève le Crédoc. Ceux, issus de sites hors DSQ, sont même légèrement plus nombreux à avoir une activité - un emploi ou un stage (37 % contre 31 % des jeunes des DSQ). En fait, au-delà du quartier, les différences tiennent surtout à l'origine familiale. Les jeunes de père étranger ont, en effet, plus de difficulté que les autres à accéder à un emploi, disposent plus souvent de revenus très faibles (54 % d'entre eux ont 2 500 F maximum contre 44 % de jeunes de père français) et sont les moins mobiles.

Le Crédoc souligne également « la place centrale » que conserve le travail pour ces jeunes. 70 % des enquêtés se disent ainsi prêts à saisir la première occasion pour travailler, « plutôt que d'attendre un emploi qui leur convienne vraiment ». Et même si celui-ci est de courte durée. D'ailleurs, de l'avis des responsables des structures interrogées, les jeunes sont peu regardants sur le contenu du poste, même s'ils sont souvent exigeants sur les conditions de travail. Quoi qu'il en soit, ce que privilégient les jeunes dans l'emploi, c'est d'abord le niveau de salaire (57 %) avant l'intérêt du travail.

Les mesures prises en matière d'emploi dans le cadre du DSQ n'ont pas, non plus, favorisé l'accès à des mesures pour l'emploi, relève l'étude. Les contrats aidés ont été plus utilisés dans les sites hors DSQ (19 %) que dans les autres quartiers (12 %). Seulement 24 % des jeunes indiquent qu'ils ont bénéficié d'une aide - que ce soit un individu, un organisme ou une association - pour trouver un emploi. Et là encore, ce sont les jeunes de père étranger qui utilisent le plus les différentes structures d'aide à l'insertion : 46 % d'entre eux ont ainsi été en contact avec la mission locale contre 30 % des autres jeunes. Ce qui apparaît finalement, c'est en général l'image dévalorisée aux yeux des jeunes des structures et mesures d'aide à l'emploi. Lesquelles ne sont pas perçues comme « une passerelle vers l'emploi véritable ».

Notes

(1)  L'insertion professionnelle des jeunes adultes dans les quartiers en difficulté - Crédoc : 142,  rue du Chevaleret - 75013 Paris - Tél. 01 40 77 85 50.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur