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...Jean-René Marsac, sur la Coorace

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Face à « la crise des associations intermédiaires », quelle est la stratégie de la Coordination des organismes d'aide aux chômeurs par l'emploi  (Coorace)   (1)  ? Alors que s'ouvre, aujourd'hui, son Xe congrès, son secrétaire général, Jean-René Marsac, s'en explique.

ASH  : La Coorace a traversé un certain nombre de difficultés... J.-R.M. : Oui, des difficultés de deux ordres. Elles tiennent, d'une part, aux déficits de 1995-1996 liés aux activités nouvelles mises en place en matière de services aux particuliers et d'interim d'insertion  ce qui nous a conduits, depuis l'assemblée générale de juin 1996, à engager tout un travail de clarification de nos stratégies de développement. Et, d'autre part, elles sont dues à la crise d'identité des associations intermédiaires. Je crois que, depuis l'origine, leur positionnement est basé sur un compromis dont est issu le texte qui les régit, résultat de deux volontés : l'une, fortement affirmée en 1986-1987 par le gouvernement, axée sur l'exploration d'activités nouvelles sur des créneaux marchands, peu solvabilisés, et pour lesquels un certain nombre d'exonérations pouvaient permettre d'atteindre ces marchés  l'autre, portée par les associations visant à travailler sur la prévention de l'exclusion pour les chômeurs de longue durée. ASH  : Ces orientations sont-elles contestées ? J.-R.M. : Ce qui se passe, c'est que face à la solvabilisation d'un certain nombre de marchés, l'accroissement des intervenants et les effets de la régulation de la concurrence, on conteste de plus en plus souvent la légitimité des associations intermédiaires à y intervenir. On peut faire le même parallèle au niveau de la mise à disposition de main-d'œuvre en entreprise : alors que les associations intermédiaires ont contribué à faire émerger les besoins de main-d'œuvre ponctuelle au niveau de l'artisanat, les entreprises de travail temporaire ont tendance à considérer que c'est leur chasse gardée. Quant à la prévention de l'exclusion, l'administration a poussé progressivement les associations intermédiaires à s'occuper des gens les plus éloignés de l'emploi et de l'activité économique, sans pour autant contribuer financièrement au-delà de l'exonération de charges sociales. ASH  : Que proposez-vous ? J.-R.M. : Nous souhaitons légitimer les associations intermédiaires comme une plate-forme généraliste, en quelque sorte, accueillant des gens en recherche d'activité salariée, mais suffisamment articulée avec des filières professionnelles pour jouer leur rôle de remise dans le circuit des personnes. Par exemple, en matière des services aux particuliers, nous avons un rôle de passerelle à jouer entre les chômeurs et une filière qui est en train de se constituer et de se professionnaliser. De même, d'ailleurs, dans la mise à disposition d'entreprises... Mais nous le disons de plus en plus fortement, il est beaucoup plus facile d'accompagner une personne en difficulté vers l'entreprise avec une équipe structurée qui va lui permettre de retrouver des repères sociaux et professionnels, que de la mettre à disposition chez les particuliers. ASH  : Qu'attendez-vous des pouvoirs publics ? J.-R.M. : Qu'ils se positionnent beaucoup plus en termes de conseiller, d'accompagnateur des initiatives locales qu'uniquement sous l'angle réglementation et contrôle. Nous avons un peu le sentiment, depuis quelques années, qu'ils ne se sentent pas coresponsables de la gestion et du devenir des associations intermédiaires. Malheureusement, il n'y a pas de pilotage politique de l'insertion par l'économique, aujourd'hui. Ce secteur est d'ailleurs fortement absent du projet de loi de renforcement de cohésion sociale.

Notes

(1)  Coorace : 17,  rue Froment - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 70 50.

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