« C'est effectivement à cause de cette expression et du "leurre profond" qu'elle contient ( "c'est tellement dur quand on perd ses parents qu'au moins on reste ensemble ") que la loi de décembre 1996 relative à la non-séparation des frères et sœurs [...] me semble pernicieuse », écrit Henri Mialocq, psychologue-clinicien (1), en réponse à Pierre Verdier, directeur général de La Vie au grand air (2). « En effet, l'enfant cherche dans le frère ce qu'il ne trouve plus, ou pas assez, chez le parent. Il y a dès lors un déplacement des émois et une déviation du but - de l'objet - affectif », écrit-il. « C'est la souffrance de la séparation et parfois même de la rupture d'avec le - ou les - parent (s) que l'enfant doit élaborer avec l'aide compétente et bienveillante des adultes à qui il est confié », affirme encore le psychologue. « Si l'enfant croit qu'il a besoin de son frère, lequel porte en lui le même type de blessure, ne se leurre-t-il pas quant à ce qu'il croit que l'autre de la fratrie peut lui apporter ! Certes, cette revendication est fréquente », poursuit-il. Mais « plus que dans le frère, c'est dans ceux qui sont en place de suppléance parentale que l'enfant, à moyen ou long terme, trouvera des traits de parentalité et, du coup, une plus grande disponibilité à ses pairs et à ses frères ».
(1) 3, rue Gaston-Planté - 64300 Orthez - Tél. 05 59 67 07 14.
(2) Lequel répondait déjà au psychologue. Voir ASH n° 2016 du 28-03-97.