« Le ministère de l'Education nationale veut-il la mort des CEMEA ? » L'inquiétude est forte au sein des centres d'entraînement aux méthodes d'éducation active (CEMEA) (1) après la suspension, début janvier, du financement versé, jusque-là, par l'Education nationale, soit 14 millions de francs sur un budget total d'activité de 240 millions. « Une subvention conservatoire correspondant à 17 % du financement 1996 est envisagée pour le premier trimestre. Ce montant est dérisoire eu égard aux engagements et aux activités éducatives mises en œuvre par les CEMEA depuis six mois », s'insurgent les responsables du mouvement. Ceux-ci dénoncent une suspension décidée dans l'attente d'un rapport sur l'activité des CEMEA, réalisé sous le contrôle de l'IGAS. Or, s'étonnent-ils, ce document a été remis, en avril, au cabinet du ministre, mais n'a toujours pas été diffusé. Cette affaire intervient alors que les CEMEA doivent déjà faire face à des difficultés financières, un plan de redressement ayant été mis en œuvre. Le mouvement ne dispose donc que d'une faible marge de manœuvre. Si cette situation devait se maintenir, le risque existe « d'asphyxier les CEMEA et de les amener au dépôt de bilan, cet été », s'alarment d'ailleurs ses responsables .
(1) CEMEA : 76, boulevard de la Villette - 75940 Paris cedex 19 - Tél. 01 40 40 43 43. Créés en 1937, les CEMEA comptent 550 salariés et 5 000 formateurs bénévoles répartis au sein de 35 sites régionaux.