La fédération nationale Aides (1) s'indigne d'une note du ministère de la Santé adressée aux associations indiquant que « dans la phase d'incertitude scientifique où nous nous trouvons, il n'est pas souhaitable d'évoquer précisément avec les appelants[Sida info service] , les modalités de détection précoce de la contamination, et encore moins le traitement éventuel de la primo-infection. Il faut laisser au médecin la responsabilité d'examiner, avec la personne, la situation [...] ». Un texte qui « nie le travail des associations quant à la transmission de l'information », s'insurge-t-elle. En outre, l'organisation s'alarme de la demande adressée aux associations d'arrêter la diffusion de documents faisant figurer un délai d'attente de trois mois avant de pratiquer un test de dépistage. « Pourtant, même s'il existe aujourd'hui des tests permettant un diagnostic plus précoce d'une contamination, l'attente pour la confirmation de l'absence de contamination est toujours de trois mois », souligne-t-elle, ajoutant que ces tests ne sont pas partout disponibles. Jugeant donc « absurde » d'imposer des arrêts de diffusion sans donner les moyens d'imprimer de nouveaux documents, elle dénonce l'attitude « confuse » du ministère en matière de dépistage. Et elle lui demande de « contribuer à la sensibilisation la plus large possible de tous les publics quant aux nouvelles données scientifiques ».
Par ailleurs, Aides s'insurge contre la proposition du professeur Henrion, dans le cadre d'un rapport rendu public par l'Académie de médecine, le 6 mai, de rendre obligatoire le dépistage du sida chez les femmes enceintes. Une mesure « inadéquate », souligne-t-elle, puisque « 90 % des femmes acceptent de faire le test au cours de leur grossesse, lorsqu'il le leur est proposé ».
(1) Aides : 23, rue de Château-Landon - 75010 Paris - Tél. 01 53 26 26 26.