Quel avenir pour la profession de travailleuse familiale tiraillée entre l'entrée de l'aide à domicile dans le secteur marchand et l'évolution du travail social vers l'insertion ? Si sa spécificité reste encore insuffisamment reconnue, elle a néanmoins profondément évolué pour s'adapter au contexte social actuel, soutient, histoire à l'appui, Bernadette Bonamy. Aujourd'hui, les tâches ménagères ne sont plus une fin en soi mais bien le support d'une action éducative au domicile des familles. Cette mutation a bouleversé les pratiques, même si son orientation socio-éducative se heurte encore à la difficulté, pour les services d'aide à domicile, d'entrer dans le champ de l'insertion sociale. C'est pourtant l'affirmation de cette dimension qui permettra à la profession d'être reconnue comme un partenaire incontournable des autres travailleurs sociaux, soutient l'auteur. De par sa situation particulière entre l'espace privé et l'espace public, elle peut, en effet, apporter un éclairage utile aux autres intervenants pour mener des actions de prévention en direction des familles, mais également des actions collectives « hors domicile » axées davantage sur l'insertion. Ces dernières faisant « partie intégrante des pôles d'intervention de la travailleuse familiale », soutient Bernadette Bonamy. Un ancrage dans le travail social qui passe, selon celle-ci, par la valorisation et l'enrichissement des compétences des professionnelles ainsi que par le recours à une méthodologie d'intervention spécifique mais qui dépend également de la capacité des services à intégrer les nouvelles pratiques des travailleuses familiales.
Les défis de la travailleuse familiale -Bernadette Bonamy - Ed. érès - 130 F.