Les plus de 50 ans ont un pouvoir économique de plus en plus grand

Les plus de 50 ans, qui représentent actuellement près du tiers de la population française, perçoivent 43 % du revenu total des ménages. En 2020, ils constitueront environ 40 % de la population et percevront 60 % de ce revenu. Ces chiffres, tirés de l'étude sur le pouvoir et le rôle économique des plus de 50 ans réalisée par le Crédoc (1), donne toute la mesure du bouleversement en cours au sein de la société française. Les inégalités économiques entre classes d'âge se sont en effet inversées depuis les années 70 au profit des plus de 50 ans qui bénéficient aujourd'hui du niveau de vie le plus élevé : 110 000 F par personne et par an en 1994, contre 86 000 F pour les moins de 50 ans. 52 % de ces ressources proviennent des retraites, 34 % des revenus d'activité et 9 % de ceux du patrimoine. Selon le Crédoc, cette évolution s'explique autant par le parcours des générations âgées qui ont bénéficié d'une croissance économique forte et d'une protection sociale « devenue convenable » que par les difficultés rencontrées par les plus jeunes. Et elle est amplifiée par l'arrivée progressive de femmes disposant de leurs propres revenus. Tous les « seniors » ne bénéficient cependant pas de ce mouvement de façon égale, en particulier parmi les 50-59 ans où l'on trouve, d'une part, des préretraités, des chômeurs et des inactifs et, d'autre part, des ménages au sommet de leur parcours professionnel et ayant accumulé du patrimoine. Toujours est-il que le revenu des retraites devrait continuer à progresser, indique le Crédoc, mais, précise-t-il, « cette progression sera contrecarrée par celle des prélèvements sociaux prévisibles sur cette population ». Résultat ? « Probablement une perte de pouvoir d'achat individuel très sensible mais la continuation de l'élévation du niveau moyen des ressources de ce groupe de population. » Par ailleurs, l'étude confirme l'existence d'un fort transfert financier intergénérationnel, les plus de 50 ans faisant assez largement profiter les plus jeunes de leur relative prospérité. Ainsi, vers 60 ans, un ménage consacre en moyenne 6 % de son revenu à ses descendants. Ce chiffre passe à 12 % après 80 ans.