Les travailleurs sociaux se répartissent de façon très inégale sur l'ensemble du territoire français. C'est ce qui ressort, notamment, du dossier consacré aux disparités dans le secteur sanitaire et social, publié par Solidarité Santé (revue d'études statistiques du ministère des Affaires sociales) (1). Ainsi, une analyse portant sur quatre grands groupes professionnels (assistants de service social, aides médico-psychologiques, éducateurs spécialisés et moniteurs-éducateurs) montre que la Seine-Saint-Denis possède la plus faible densité de travailleurs sociaux (172 emplois sociaux pour 100 000 habitants), suivie de près par le Var et les Hauts-de-Seine. Plus généralement, les départements de la côte méditerranéenne, de l'Ile-de-France et de la Corse sont les moins bien pourvus. A l'inverse, la Lozère apparaît particulièrement bien dotée (avec plus de 950 emplois sociaux pour 100 000 habitants) suivie, de loin, par la Creuse, la Corrèze et l'Orne (environ 550 emplois sociaux pour 100 000 habitants). La situation de la Lozère est d'ailleurs plutôt « atypique » pour un département peu peuplé, constatent les statisticiens qui parlent, à son propos, d'un « surdimensionnement » des équipements sociaux.
La répartition des travailleurs sociaux, profession par profession, donne des résultats un peu différents. Ainsi, les assistants sociaux sont relativement bien représentés sur l'ensemble du territoire avec des écarts allant de 19 (Haute-Marne) à 70 (Paris) pour 100 000 habitants. En revanche, concernant les éducateurs spécialisés, les écarts sont nettement plus importants (de 30 à 187 éducateurs pour 100 000 habitants), la moitié sud de la région Midi-Pyrénées, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence, la Drôme, le Cantal et la Lozère étant particulièrement bien pourvus.
(1) Solidarité Santé n° 4 - La Documentation française - 65 F.