Jean-Louis Debré, le ministre de l'Intérieur, et Eric Raoult, le ministre délégué à la ville et à l'intégration, ont présenté le 16 avril une communication en conseil des ministres consacrée au bilan des actions menées en matière de « prévention de la délinquance et de sécurité dans les quartiers » depuis la présentation du pacte de relance pour la ville (1). Les ministres ont noté à cette occasion que « des progrès sensibles ont été réalisés, révélant une régression des faits délictueux et criminels dans les zones urbaines sensibles » (ZUS), tout en soulignant que « les phénomènes de récidive constatés chez des publics de plus en plus jeunes » impliquent une poursuite des mesures engagées.
Eric Raoult, chargé de présenter les actions visant à prévenir la délinquance dans les quartiers, a dressé un état récapitulatif des mesures préventives mises en place depuis un an et trois mois. Il a ainsi mis l'accent sur la généralisation des plans départementaux de prévention de la délinquance (2), mais également sur l'affectation de 2 500 appelés supplémentaires du service national ville depuis la rentrée 1996 afin de « contribuer à la réduction des tensions au sein des établissements ». Autre axe, la prévention des risques liés à la toxicomanie. C'est ainsi que 36 « points écoute », mis en place dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre la toxicomanie (3), ont été créés en 1996. Réservés aux jeunes et à leurs parents, ils doivent, a rappelé le ministre, « être installés au plus près de la population concernée et donc en priorité dans les quartiers en difficulté ou sur les lieux de passage, ou de rassemblement des jeunes ». Pour cette année, il est prévu la mise en service d'un numéro vert à partir de mi-mai, le 0 800 881 434. Autre annonce : le programme « ville, vie, vacances » concernera en 1997 tous les départements comportant une ou plusieurs ZUS. Enfin, Eric Raoult a rappelé les actions engagées par le ministère de la Justice, en insistant notamment sur la mise en place de 10 nouvelles maisons de justice et du droit ou encore la création des unités à encadrement éducatif renforcé (4).
De son côté, le ministre de l'Intérieur a présenté le volet « lutte contre la délinquance » dont a la charge son ministère. Une action, a-t-il indiqué, qui « s'est traduite par le renforcement de la présence des forces de sécurité dans les quartiers sensibles ainsi que par l'adaptation des méthodes d'action de la police et de la gendarmerie ». Outre des affectations de personnels de police supplémentaires dans les quartiers sensibles, « des moyens ont été accordés à la police technique de proximité et à l'amélioration de l'accueil du public », a précisé le ministre. Enfin, pour l'année en cours, Jean-Louis Debré prévoit la création d'une dizaine de brigades de prévention de la délinquance juvénile, puis d'une vingtaine d'autres en 1998, ces unités ayant pour mission d'orienter leur action principalement vers les enfants victimes et les mineurs délinquants pris en flagrant délit.
(1) Voir ASH n° 1959 du 26-01-96.
(2) Voir ASH n° 2016 du 28-03-97.
(3) Voir ASH n° 1941 du 22-09-95.
(4) Voir ASH n° 1999 du 29-11-96.