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...Martine Bretéché, sur le jumelage IRTS-CNAM

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Depuis six ans, l'IRTS de Paris organise une formation au diplôme supérieur du travail social (DSTS) jumelée avec la préparation du diplôme d'études supérieures appliquées (DESA) du CNAM (1). Un cursus original, centré sur la gestion des ressources humaines, qui réclame une forte motivation. Martine Bretéché, responsable pédagogique, dresse le bilan de cette expérience.

ASH  : Pourquoi l'IRTS de Paris-Ile-de-France a-t-il mis en place cette formation en partenariat avec le Conservatoire national des arts et métiers  (CNAM)  ? M.B. : A l'époque, en 1990, nous faisions le constat du manque de formations pratiques destinées aux cadres du travail social, en particulier dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Comme les formations au DSTS doivent obligatoirement s'appuyer sur un partenariat avec des universités ou des établissements d'enseignement supérieur et que l'IRTS avait déjà noué des liens avec le CNAM, l'idée est née de cette formation. L'objectif étant d'offrir un cursus débouchant sur des compétences reconnues, aussi bien dans le secteur associatif que dans le monde de l'entreprise. A ma connaissance, c'est la seule formation de ce type en France bien que d'autres IRTS se soient montrés intéressés. Ceci dit, le cursus est assez lourd. Au début, nous avions 50 % d'échecs. Les gens n'y arrivaient pas. Nous avons donc renforcé le système de suivi individualisé et revu les méthodes d'organisation. Ça marche mieux maintenant même si nous avons encore 10 % d'abandons. Au total, 35 personnes ont suivi la formation. ASH  : Comment fonctionne-t-elle ? M.B. : Le DESA, qui représente 370 heures en cours du soir hebdomadaires, est organisé autour de deux grands thèmes : la gestion du personnel et l'insertion sociale des personnes handicapées. Quant au DSTS, avec 670 heures, il est axé sur les politiques sociales et la recherche avec deux options : l'encadrement et la formation de formateurs. L'ensemble du cursus dure, au minimum, trois ans et débouche sur des diplômes reconnus au niveau II (maîtrise). L'un des points forts du système est l'obligation, pour les étudiants, de s'ouvrir à d'autres secteurs d'activité. Même si ça n'a pas toujours été facile au début. En effet, les travailleurs sociaux avaient le sentiment de ne pas être reconnus par les autres professionnels dans la mesure où ils ne venaient pas d'un secteur « productif ». Depuis, les choses ont changé. Par exemple, des sociétés d'assurances se montrent aujourd'hui très intéressées par des stagiaires issus du secteur social car elles ne savent pas traiter certains problèmes humains, comme l'accompagnement des personnes atteintes du sida. ASH  : Quel est le profil des personnes qui suivent la formation ? M.B. : Professionnellement, la plupart sont des cadres intermédiaires, principalement des assistants sociaux et des éducateurs. Mais on trouve également des animateurs et des conseillers en économie sociale et familiale. En ce qui concerne leurs motivations, beaucoup souhaitent évoluer professionnellement. Au terme de la formation, la plupart restent dans la même structure en prenant davantage de responsabilités. Un bon tiers, cependant, change d'emploi, parfois même en cours de cursus. Dans la première promotion, ils étaient nombreux à vouloir quitter le secteur social pour aller vers le privé lucratif. Aujourd'hui, la tendance s'inverse. Il y a une réelle volonté de rester dans le social pour faire changer les choses. D'ailleurs, bien souvent, ce qu'ils voient de l'entreprise les conforte dans cette idée.

Notes

(1)  IRTS de Paris-Ile-de-France : 145, avenue Parmentier - 75010 Paris - Tél. 01 42 03 08 31.

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