L'Association de coordination des actions de réinsertion (ACAR) a engagé une étude sur les problématiques du logement social des jeunes en Côte-d'Or à partir d'une interview des responsables d'institutions et d'une enquête auprès des intervenants sociaux (1). L'analyse s'alarme notamment de « la dégradation de la situation des jeunes » et du blocage des dispositifs de logement dits transitoires. En raison du « décalage croissant entre les besoins et l'offre disponible », la perspective d'insertion de nombreux jeunes se transforme en « impasse rédhibitoire », écrit notamment l'auteur, Dominique Bondu. Lequel distingue trois types de problèmes de logement : la situation d'urgence qui concerne les jeunes à faibles revenus ou sans ressources la recherche d'une solution transitoire ou de dépannage pour des publics en ruptures sociales et familiales graves ou désocialisés l'accession (ou le maintien) à un logement autonome et stable pour des jeunes femmes en cours d'insertion. Des constats qui amènent l'auteur à formuler des pistes d'action. Soulignant notamment « la spécificité » de la question du logement des jeunes, celui-ci insiste sur la nécessité d'offrir à ces derniers, non pas des solutions stables et durables, mais une grande diversité de réponses « à caractère souple, évolutif et provisoire ». Il faut également prendre en compte le fait que bon nombre de ces publics aspirent tout simplement à avoir « un lieu de vie » où ils disposent d'une certaine marge de liberté, précise encore l'étude. Laquelle suggère, par exemple, de lancer « un programme d'auto-construction de logements souples, mobiles et adaptés » à des jeunes plus ou moins en rupture. Enfin, au-delà de la nécessité d'une aide à la mobilité de ceux du milieu rural, le sociologue plaide pour la révision de l'approche de l'accompagnement social et la coordination des actions au niveau départemental.
(1) Des jeunes sans toit ni loi - ACAR - Mission locale : 8, rue du Temple - BP 2658 - 21057 Dijon cedex- Tél. 03 80 44 91 44.