Faisant suite au sommet pour l'emploi des jeunes du 10 février dernier, et notamment à l'objectif de 100 000 offres pour 100 000 jeunes chômeurs de longue durée (1), l'ANPE, en tant que « maître d'œuvre », vient d'élaborer un dossier de référence technique sur le déroulement de cette action qui vise finalement 120 000 jeunes en métropole et 7 400 dans les DOM. Une circulaire ministérielle en cours de signature viendra, en outre, préciser ce dispositif.
L'objectif est de faire une proposition effective d'insertion à tout jeune chômeur de longue durée de moins de 25 ans. « Effective » signifie qu'il ne s'agit pas simplement de recevoir le jeune en entretien et de l'orienter vers une solution en effectuant par exemple une mise en relation ou en l'adressant à un organisme de formation. Il s'agit, explique l'ANPE, de s'assurer que l'employeur a effectivement retenu le jeune à l'issue de l'entretien d'embauche, ou que l'organisme de formation l'a sélectionné. Dans le cas contraire, de nouvelles propositions seront recherchées ou un autre type d'action sera engagé. La « proposition d'insertion » peut prendre quatre formes : un emploi, aidé ou non par un contrat initiative-emploi (CIE) ou un stage d'accès à l'emploi (SAE) un contrat en alternance (apprentissage, qualification, adaptation, orientation) un emploi aidé du secteur non marchand (contrat emploi-solidarité, emploi de ville) un stage de formation à la suite duquel un suivi pour le placement est organisé.
Pour certains jeunes en situation particulièrement difficile au plan personnel, familial et social, une proposition d'insertion professionnelle immédiate ne pourra aboutir, note l'ANPE, qui entend retenir « la réponse la mieux adaptée », à savoir « faire appel à des partenaires mieux à même que l'agence locale pour l'emploi (ALE) de prendre en charge ces difficultés ».
Les ALE et les structures jeunes (missions locales, PAIO et particulièrement celles constituées en « espaces jeunes » ), en tant qu'opérateurs de ce dispositif, recevront les jeunes en vue de leur faire des propositions effectives d'insertion. En outre, elles effectueront un suivi des jeunes pendant trois mois.
Enfin, pour atteindre cet objectif, 30 000 places de CES devraient être exclusivement réservées aux jeunes de moins de 25 ans inscrits depuis plus d'un an à l'ANPE, est-il encore indiqué.
Ce dispositif de réception par les ALE et les structures jeunes des jeunes chômeurs de longue durée a été rappelé le 10 mars par le président de la République, qui entend accélérer le calendrier de la lutte contre le chômage des jeunes. Aussi, un comité interministériel devait se réunir le 13 mars sous la présidence d'Alain Juppé. Parmi toutes les orientations évoquées par le président, le comité devait dresser la liste des mesures nouvelles qui feront l'objet soit d'un projet de loi, soit d'une négociation avec les partenaires sociaux. Ainsi, au chapitre de la formation professionnelle continue, Alain Juppé a assuré qu'un projet de loi serait présenté « en octobre ».
(1) Voir ASH n° 2010 du 14-02-97.