L'aggravation du chômage de très longue durée impose une accentuation de l'effort de recentrage des instruments du « programme de formation et d'aide à la réinsertion des demandeurs d'emploi de longue durée ou en difficulté » sur les publics les plus en difficulté, note la délégation à l'emploi (DE) dans une récente circulaire. Dans cette optique, les stages d'insertion et de formation à l'emploi (SIFE) collectifs ont été strictement réservés par la loi de finances pour 1997 aux demandeurs d'emploi de longue durée, aux bénéficiaires du RMI et de l'allocation de solidarité spécifique et aux travailleurs handicapés (1). Un texte qui a également modulé les avantages financiers attachés au contrat initiative-emploi (CIE) en fonction de la situation des publics.
En conséquence, le programme de lutte contre le chômage de longue durée dispose pour 1997 de 450 000 places (contre 570 000 l'an dernier) réparties ainsi : 280 000 CIE, 40 000 stages d'accès à l'entreprise et 130 000 SIFE, dont 30 000 SIFE individuels. Six régions (Auvergne, Bretagne, Limousin, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes) expérimentent cette année une globalisation des crédits. Dans les autres régions, le gouvernement a décidé d'élargir les marges de manœuvre dont dispose le service public de l'emploi, sous l'autorité du préfet de région, pour adapter le programme aux réalités locales et favoriser le retour rapide à l'emploi des publics en difficulté. Ces marges « accrues » doivent permettre, indique la DE, « de mettre en place une véritable programmation au niveau régional, se traduisant par des objectifs régionaux d'insertion des publics les plus en difficulté, qui devront être déclinés dans les programmes départementaux et suivis au niveau du bassin d'emploi ».
Les préfets (DRTEFP et DDTEFP) devront veiller à tirer parti du CIE-jeunes pour améliorer l'insertion professionnelle des jeunes demandeurs d'emploi de niveaux VI et V bis, et plus généralement à l'entrée des jeunes chômeurs de longue durée dans le CIE. S'agissant des SIFE collectifs, ils sont invités à privilégier les organismes de formation qui obtiennent de bons résultats de retour à l'emploi pour les publics les plus en difficulté.
(1) Voir ASH n° 2010 du 14-02-97.