Il faut « renforcer » le projet de loi de cohésion sociale et son programme d'action. Sitôt connu le projet, la commission interassociative « Lutte contre la pauvreté et l'exclusion » de l'Uniopss (1) n'a pas tardé à réagir. En effet, pour elle, si le texte actuel est en « progrès » par rapport à l'avant-projet, les propositions des associations doivent davantage être prises en compte. Ainsi, explique la commission, il serait « choquant qu'aucun effort de solidarité financière accrue en faveur des plus démunis ne soit envisagé ». Par ailleurs, elle demande la mobilisation des entreprises, de l'éducation nationale, de la justice et de la formation professionnelle. Enfin, elle attend des progrès dans le domaine de la prévention, en particulier concernant les expulsions locatives et la santé des enfants. Membre de la commission interassociative, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS) (2) précise, pour sa part, que le projet de loi est « très éloigné des espoirs et des besoins ». Ainsi, elle constate, elle aussi, que l'ensemble du dispositif « ne bénéficie pas des financements nécessaires ». Autres critiques : le projet « ne prévoit aucune programmation concrète ni financière des différentes mesures » et « aucune mesure n'est prise pour améliorer le niveau des minima sociaux ». Enfin, remarque-t-elle, en matière d'accès aux droits, « un texte de principe ne suffit pas ».
Autre réaction, celle de Michel Raymond, ancien délégué interministériel adjoint au RMI (3), actuellement à l'IGAS et, par ailleurs, maire (PS) de Trévoux (Ain). Pour lui, il s'agit « pour l'essentiel, d'une coquille vide » dépourvue de « mesures fortes » et des « moyens budgétaires indispensables ». En outre, « cette loi est un rideau de fumée » qui « masque mal » les économies budgétaires pesant « brutalement et injustement sur les plus modestes ». Enfin, il considère que le dispositif départemental du RMI « est gravement mis en cause », notamment en raison de l'ouverture des crédits d'insertion du RMI à d'autres types d'actions.
(1) Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00.
(2) FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 45 23 39 09.
(3) Voir ASH n° 1988 du 13-09-96.