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...Bernard Heckel, sur le rapport Demassieux

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Certains professionnels n'ont pas du tout apprécié les critiques sur la prévention spécialisée formulées par le député RPR Claude Demassieux, dans son rapport sur les jeunes et les associations dans les quartiers en difficulté (1). Et la façon dont les ASH en ont rendu compte. Délégué général du Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (2), Bernard Heckel explique les raisons de cette colère.

ASH  : Que reprochez-vous au rapport Demassieux ?

B.H. : Nous lui reprochons d'avancer certaines idées sans les avoir vérifiées sur le terrain. Nous regrettons d'ailleurs que l'article que lui ont consacré les ASH ne l'ait pas mis en évidence. En effet, Claude Demassieux porte, à l'encontre des associations de prévention spécialisée, un certain nombre de jugements à l'emporte-pièce, sans recul de sa part. Sous couvert d'analyse, il prend des positions qui ne me paraissent pas respecter le travail quotidien des professionnels. C'est ce que déplorent la plupart des gens qui nous ont contactés. En outre, à notre connaissance, rares ont été les associations de prévention entendues dans le cadre de ce rapport.

ASH  : Le député du Pas-de-Calais considère, notamment, que « les principes sur lesquels la prévention spécialisée est fondée ne sont plus en adéquation avec la réalité des quartiers difficiles ». Que pensez-vous de cette affirmation ? B.H. : Ce qu'il dit est un peu paradoxal. Il demande aux éducateurs de prévention d'aller « au-devant des jeunes », de « prospecter le terrain » et d'intervenir « beaucoup plus en amont » alors que, dans la plupart des villes, c'est déjà l'essentiel du travail des éducateurs. En même temps, il reconnaît, un peu plus loin, que les éducateurs et les animateurs « jouent un rôle primordial » en étant « bien souvent les seuls adultes présents dans la rue ». On a du mal à comprendre tellement tout est mélangé et, parfois, confus. Ainsi, il appelle les éducateurs de la PJJ les « éducateurs de la police judiciaire ». Et quand il évoque les « grandes » et les « petites » associations, on cherche vainement de quoi il parle. Au demeurant, ce rapport contient des propositions tout à fait intéressantes. Par exemple autour de la façon dont les associations de ces quartiers sont parfois méconnues ou, à l'inverse, trop reconnues et utilisées à des fins politiques. Mais les motifs sur lesquels il s'appuie pour faire valoir ces propositions me semblent être un amalgame de trop de choses. ASH  : Néanmoins, vous êtes d'accord avec lui sur le fait que les relations entre les éducateurs et les jeunes de ces quartiers se tendent de plus en plus ? B.H. : Oui, c'est exact. Mais ce n'est pas négatif en soi. On dirait que parce que les relations sont difficiles, cela remet en cause le travail des éducateurs ou, d'une façon globale, des travailleurs sociaux. Une assistante sociale qui fait sa permanence dans un quartier gère aussi des tensions. Or, tel que c'est rapporté, on a l'impression que c'est forcément négatif. Ce rapport manifeste la volonté d'un homme politique de voir les quartiers dits « en difficulté » sous un angle positif et sans complaisance. Mais pourquoi faut-il le faire en dénigrant le travail social ? Nous voulons, d'ailleurs, absolument rencontrer Claude Demassieux pour en parler avec lui.

Notes

(1)  Voir ASH n° 1998 du 22-11-96.

(2)  CNLAPS : 562, avenue du Grand-Ariétaz - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 96 27 30.

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