Alors que l'on ne connaît toujours pas la date du prochain comité interministériel sur l'épineux dossier de la réorganisation des services déconcentrés de l'Etat (1), la mobilisation se poursuit au sein des organisations professionnelles et syndicales du ministère de la Justice. En effet, 11 d'entre elles (2) tirent, une nouvelle fois, le signal d'alarme sur le projet de regroupement des services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) avec d'autres organismes (dont les actuelles DDASS) au sein de directions départementales de la santé, de la population et de la solidarité. Pour les syndicats et les associations, la mise en place de ces nouvelles structures « porterait atteinte à l'identité des uns et des autres ». Et, selon eux, cette « confusion » ne pourrait qu'engendrer « un recul considérable » de la prise en charge éducative individualisée. « A terme, estiment leurs responsables, ce projet entraînera une restriction des prérogatives des juges, une limitation de l'action de la juridiction des mineurs, voire une ingérence dans la politique judiciaire et ce, au moment même où le président de la République lance une réflexion sur l'indépendance de la justice ». Enfin, ces nouvelles directions devant être placées sous l'autorité des préfets, les 11 organisations estiment que cela « remet en cause le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs ».
(1) Voir ASH n° 2008 du 31-01-97 du 24-01-97.
(2) Association française des magistrats de la jeunesse, CFDT Justice, CGT Pénitentiaire, CGT Services judiciaires, Fédération autonome Justice, FO, Syndicat de la magistrature, Syndicat national des psychologues, SNPES-PJJ/FSU, SPJJ/FEN, Union syndicale des magistrats.