Les villes moyennes et la politique de la ville

La politique de la ville n'est pas un domaine réservé aux grandes métropoles et à leurs banlieues. Elle constitue également une priorité pour les villes moyennes qui comptent, au total, 360 zones urbaines sensibles, 224 zones de redynamisation urbaine et 15 zones franches. C'est ce qui ressort de l'enquête réalisée en 1996 par la Fédération des maires de villes moyennes  (FMVM)   (1), avec le soutien de la délégation interministérielle à la ville. Menée auprès de 112 villes moyennes, cette étude recense et décrit les expériences mises en œuvre autour de cinq grands thèmes : aménagement urbain, cadre de vie et logement  communication et concertation avec les habitants  emploi, formation et éducation  culture et animation  prévention des toxicomanies.

Tirant le bilan de ces initiatives, la FMVM constate que le couple ville-Etat a appris « à établir des relations plus équilibrées », la contrepartie étant que « les procédures sont devenues plus lourdes et complexes ». Par ailleurs, rappelant que la politique de la ville est passée, en quelques années, de l'aménagement urbain à des interventions plus vastes (économie, social, culture, éducation...), elle estime que cela « n'est pas sans poser la question de sa lisibilité sur le terrain par les habitants ou les associations-relais ». D'autant, ajoute-t-elle, que la multiplication des intervenants et l'imbrication des problématiques « conduisent à un éclatement des responsabilités et parfois l'absence de vision globale des actions menées  ». Pour elle, une solution consisterait à confier la responsabilité de la politique de prévention et d'intervention dans les quartiers directement au maire ou à un adjoint délégué « à la ville » qui aurait autorité sur l'ensemble des publics concernés. Par ailleurs, la fédération observe que les villes centres « supportent souvent à elles seules les coûts de l'action sociale et du logement, sans bénéficier en retour d'une équitable péréquation financière des autres agglomérations composant leur bassin de vie ». D'où son souhait de voir se développer, en priorité, « l'intercommunalité en faveur des villes centres ».