Une enquête a été menée par le ministère du Travail sur la mise en œuvre du contrat initiative-emploi (CIE) dans sa première mouture (1), les aides financières liées à ce contrat ayant été modifiées depuis (2).
Le jugement porté par les employeurs sur les salariés recrutés est « très positif ». Près de 8 employeurs sur 10 déclarent que la personne embauchée correspond à l'idée qu'ils se faisaient d'un demandeur d'emploi ouvrant droit à une aide publique.64 % se montrent globalement très satisfaits et 26 % plutôt satisfaits. La capacité à s'intégrer dans l'entreprise (85 %) est particulièrement remarquée. Cette « satisfaction » doit cependant être tempérée par le fait que, dans 4 cas sur 10, l'employeur connaissait le candidat avant le recrutement. Autre caractéristique confirmée par l'enquête, l'embauche préférentielle des personnes les plus en difficulté est davantage favorisée que la création nette d'emplois. Si le CIE modifie, dans plus d'un cas sur deux, l'intention d'embauche en faveur d'un chômeur de longue durée, 16 % seulement des contrats correspondraient à des créations nettes d'emplois. Le CIE a également un impact sur la stabilité de l'emploi. En l'absence d'incitation financière, seul un tiers des employeurs aurait signé un contrat à durée indéterminée alors qu'ils sont le double à avoir signé un tel contrat en CIE. Ils auraient également recruté quelqu'un de moins âgé (18 % des cas), de plus qualifié (29 %) ou de plus expérimenté (32 %).
Enfin, le montant important des aides liées au CIE ne semble pas avoir eu des conséquences notables sur la santé financière des entreprises utilisatrices. En revanche, cet apport financier a « pu permettre certains investissements qui n'auraient pas eu lieu sans cela », note le ministère du Travail.
(1) Enquête téléphonique effectuée par l'IFOP en juin 1996 auprès de 1 000 employeurs utilisateurs de CIE.
(2) Voir ASH n° 1986 du 30-08-96.