Des conventions d'objectif pour la création de 4 350 emplois de ville (1) ont été passées, le 28 janvier, entre cinq grandes associations et les ministères de la Ville et de l'Intégration, et du Travail et des Affaires sociales. Le Comité national de liaison des régies de quartier a ainsi signé pour 2 000 emplois de ville, la Fédération nationale des centres sociaux et socio-culturels de France et l'Union des foyers de jeunes travailleurs, conjointement, pour 2 250 emplois et le réseau Droit de Cité et les Eclaireurs et éclaireuses de France pour 50 chacun. Tous ces emplois seront créés en trois ans, ont indiqué Jean-Claude Gaudin et Eric Raoult, présents lors de la signature, précisant que 5 000 emplois de ville étaient signés au 31 décembre 1996 et que l'objectif de 100 000 en quatre ans pouvait être atteint.
La satisfaction des deux ministres aura cependant été ternie par l'absence de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réadaptation sociale (FNARS). Celle-ci a en effet suspendu sa signature alors qu'elle devait, elle aussi, passer convention avec l'Etat pour la création d'emplois de ville. Elle entend, ainsi, protester contre la modification du régime de prise en charge des contrats emploi-solidarité, intervenue au début de l'année (2). « Pour lutter contre la grande exclusion et offrir un statut à toute personne, le CES pris en charge par l'Etat est un outil essentiel », indique la FNARS, qui demande le maintien de la prise en charge à 100 % pour les publics les plus en difficulté « lorsque les DDASS l'estiment justifié ».
« Les CES, c'est bien mais ça ne dure que six mois et c'est moins bien payé que les emplois de ville », a réagi Eric Raoult, précisant qu'il souhaitait néanmoins relancer le dialogue avec la FNARS sur cette question. Les emplois de ville vont-ils, à terme, remplacer les CES ? Le ministre délégué a répondu que l'intention du gouvernement n'est pas de « diminuer les CES » mais de les « parfaire ».
(1) Voir ASH n° 1978 du 7-06-96.
(2) Voir ASH n° 2005 du 10-01-97.