Treize unités à encadrement éducatif renforcé (UEER) sont actuellement opérationnelles et 20 devraient fonctionner avant la fin de l'année (au total, 50 UEER doivent être créées d'ici à 1999 (1) ). C'est ce qu'a indiqué Jacques Toubon, le 20 janvier, à l'occasion de sa visite de l'unité de Collonges-au-Mont-d'Or, ouverte récemment près de Lyon. Concernant le secteur public, sept unités fonctionnent déjà au sein de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Il s'agit des UEER de Rouen, Lyon, Couinchy et Brest, Marseille, Malakoff et Paris XIIIe. Et trois autres devraient être créées, en 1997, à Saint-Gaudens, Nancy et Toulon. Dans le secteur associatif, six unités sont aujourd'hui ouvertes et quatre devraient voir le jour en 1997 dont celles de l'OREAG à Gornac (Gironde), de l'ADSEA 28 à Lèves (Eure-et-Loir) et de Mende.
Par ailleurs, une évaluation globale des UEER doit être réalisée. Six sites ont été retenus à cet effet dans différents départements : la Normandie, le Rhône et les Bouches-du-Rhône pour le secteur public le Nord, l'Isère et l'Aquitaine pour les associations. En outre, un comité de pilotage national, constitué au niveau de l'administration centrale, est chargé de suivre la mise en place des unités. Enfin, deux journées de rencontres réunissant les équipes de toutes les UEER devraient se dérouler en juin, à Vaucresson, au Centre national de formation et d'études de la PJJ.
« Les premières expériences en cours sont tout à fait encourageantes », a estimé le garde des Sceaux, lors de sa visite à l'UEER de Collonges-au-Mont-d'Or. Ouverte en septembre dernier, celle-ci semble, en apparence, bien éloignée du modèle sécuritaire, quasiment carcéral, défendu, à l'origine, par Jean-Louis Debré et Eric Raoult. Le projet pédagogique présenté par ses responsables est d'ailleurs assez classique :utilisation des sports à risques, socialisation, élaboration d'un projet individualisé, démarche d'évaluation... Ce qui ne rassure que partiellement les syndicats qui, pour la plupart, entendent rester vigilants sur l'évolution des UEER. « Nous sommes très prudents car le côté sécuritaire de ces structures peut réapparaître à tout moment », indique-t-on ainsi au SNPES-PJJ. Autres critiques récurrentes des syndicats :le fait que les UEER soient souvent financées au détriment des autres services et établissements de la PJJ et le fréquent manque d'expérience des éducateurs qui y sont recrutés.
(1) Voir ASH n° 1982 du 5-07-96.