« Les travailleurs sociaux sont-ils préparés aux bouleversements de l'intervention sociale ? Le personnel d'encadrement est-il considéré “apte” à jouer son rôle de gestionnaire, de chargé de relations publiques, de technicien de l'action sociale, de porte-parole des usagers, d'expertiseur des actions de terrain ? », s'interroge le Syndicat national des travailleurs sociaux CFE-CGC (1) dans une tribune adressée le 9 janvier aux ASH. « Longtemps, le travailleur social a été considéré comme le recours deus ex machina dans toute situation sociale dégradée ou extrême », poursuit celui-ci. « Existe-t-il néanmoins, pour autant, une réponse satisfaisante aux demandes actuelles ? Le travailleur social est-il vraiment admis et toléré pour faire face à cette nouvelle population, à la désinsertion sociale qui dépasse le cadre de l'intervention traditionnelle auprès des plus démunis ? [...] Le malaise des professionnels ne provient-il pas de cette sensation de n'être pas entendu, pas compris, de voir le politique donner des orientations dédramatisantes ? », questionne-t-il encore. « De tout temps, les travailleurs sociaux ont essayé de faire remonter leur analyse des faits observés à partir de leur pratique quotidienne et ont proposé des solutions, jusqu'alors rarement retenues. C'est pourquoi, l'encadrement ne saurait être confiné dans un simple rôle de “contrôle technique” mais bien plutôt reconnu dans sa capacité à promouvoir des actions de conciliation, de stratégie d'animation, de mise en valeur des résultats obtenus sur le terrain et des attentes réelles des populations », conclut le syndicat, qui réclame « une volonté politique pour l'accompagner dans une telle réforme ».
(1) SNTS-CGC : 32, boulevard de Sébastopol - 75004 Paris - Tél. 01 42 71 90 33.