Les inégalités de revenus se creusent surtout pour les jeunes, selon le CSERC

Dans son deuxième rapport annuel (1), le Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts  (CSERC) note que, contrairement aux années 80, les inégalités de niveaux de vie se sont accrues entre 1989 et 1994 et ce, malgré l'instauration de droits sociaux comme le RMI. Non seulement les écarts entre ménages modestes et ménages aisés se creusent, mais ce phénomène est particulièrement patent entre ménages âgés et ménages jeunes. Ainsi, de 1989 à 1994, le niveau de vie d'un ménage retraité moyen a crû de 1,5 % par an environ, tandis que celui des ménages jeunes stagnait, voire diminuait chez les moins de 25 ans.

S'appuyant sur des données, notamment de l'Insee (2), le CSERC note que cette évolution résulte, d'une part, de l'évolution socio-démographique (arrivée à la retraite de ménages disposant de deux pensions, augmentation du niveau des pensions, insertion plus tardive des jeunes sur le marché du travail), d'autre part, des conditions de la croissance au cours des années 80 ( progression plus rapide des revenus du patrimoine que ceux du travail ). La pauvreté s'accroît chez les ménages jeunes d'autant plus que leur niveau de vie, peu alimenté par l'aide reçue de leur famille ou par l'aide publique, dépend directement des revenus salariaux obtenus et donc de l'emploi. En effet, malgré la faiblesse de leurs ressources, les ménages jeunes perçoivent peu de revenus sociaux. Ainsi, le chômage des jeunes est peu indemnisé en raison de carrières courtes, contrairement aux travailleurs actifs en fin de carrière qui voient leur perte d'emploi compensée par divers revenus (préretraites, primes, indemnités de licenciement...).