Créé en septembre dernier, lors de l'occupation de l'église parisienne Saint-Bernard par des Africains sans papiers (1), le Collège des médiateurs (2) a regretté, le 6 janvier, que ses initiatives (3) soient restées sans réponse de la part du gouvernement. « Nous abordons 1997 sans qu'il y ait véritablement une ouverture », a déclaré Stéphane Hessel, son porte-parole, estimant que les mesures prévues dans le projet de loi Debré sur l'immigration « aggravent la situation des étrangers ». Le Collège des médiateurs s'est notamment prononcé contre « le manque de transparence » dans la procédure engagée actuellement afin d'encourager les sans-papiers de Saint-Bernard au départ. D'autant, a-t-il rappelé, qu'en tenant compte des dix critères de régularisation qu'il avait présentés, « 90 % des cas de Saint-Bernard pourraient trouver une issue positive ».
Actuellement, selon le porte-parole des sans-papiers, sur les 290 personnes en situation irrégulière qui s'étaient réfugiées dans l'église, 101 ont reçu un récépissé provisoire de séjour. La plupart des autres sont toujours en situation irrégulière. Deux d'entre elles ont d'ailleurs entamé, le 27 décembre, une nouvelle grève de la faim (accompagnées par un sympathisant), faisant écho à celle poursuivie, depuis 18 jours, par quatre membres du Collectif des sans-papiers des Hauts-de-Seine (4).
(1) Voir ASH n° 1987 du 6-09-96.
(2) Collège des médiateurs : 14, rue d'Assas - 75006 Paris - Tél. 01 42 03 19 56.
(3) Voir ASH n° 1998 du 22-11-96.
(4) Collectif des sans-papiers des Hauts-de-Seine : 10, rue Jules-Michelet - 92700 Colombes - Tél. 01 47 80 58 22.