« Les recommandations qui accompagnent le rapport Gentilini (1) ne constituent aucune nouveauté, aucun progrès dans la prise en compte de la situation épidémiologique des détenus en milieu carcéral », déplore la fédération nationale Aides (2), qui souligne « les carences » dans la prévention des risques de contamination au virus du sida et à celui des hépatites. « La sexualité en milieu carcéral n'est toujours pas reconnue, est illégalement réprimée et l'accès aux préservatifs et aux lubrifiants demeure limité, voire impossible », poursuit-elle. Tandis qu'elle regrette notamment que le rapport Gentilini ne prenne « toujours pas » en considération l'usage de drogue par voie intraveineuse en prison, « excluant ainsi la mise à disposition de seringues neuves pour empêcher le partage du matériel d'injection ». Soulignant ainsi que « le droit des personnes détenues à bénéficier de soins médicaux appropriés doit être respecté », la fédération indique qu'il est « urgent » de permettre aux personnes incarcérées d'accéder à la prévention et de jouer le rôle de personnes-relais, de mettre en place un programme d'échanges de seringues en prison ainsi que des mesures d'accompagnement en assurant un réel accès au préservatif et des espaces garantissant le respect de la vie privée des détenus lors des parloirs intimes, et de dépénaliser l'usage de drogue.
(1) Voir ASH n° 1999 du 29-11-96.
(2) Fédération nationale Aides : 23, rue du Château-Landon - 75010 Paris - Tél. 01 53 26 26 26.