Dans leur costume atypique de professionnels hors institutions, travaillant dans le champ éducatif, les éducateurs de rue ne se sentent pas à l'étroit, mais engoncés. A l'approche de la dernière journée mondiale du sida, un éducateur s'est vu instamment demander de monter une animation pour le 1er décembre, même s'il fait « toute l'année de la prévention sida auprès des jeunes ! ». Cet exemple anodin illustre l'interprétation du rôle des éducateurs de rue par les autorités locales. Depuis la décentralisation, « les élus territoriaux ont dû découvrir les compétences de la prévention spécialisée. Celle-ci s'est retrouvée face à un interlocuteur unique. Prévention spécialisée et élus se sont enfin retrouvés devant une réalité sociale et sociologique nouvelle », résume Bernard Monnier, directeur de l'association ARC 75 et membre du CTPS (1). « Le clivage entre maître d'ouvrage et maî
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