Les familles monoparentales sont davantage touchées par la pauvreté aujourd'hui qu'il y a dix ans. C'est ce qui ressort notamment de l'étude « Pauvreté des familles, pauvreté des enfants », publiée par l'Insee (1). Ainsi, en 1985, un enfant pauvre (2) sur dix vivait dans une famille monoparentale. C'est aujourd'hui le cas d'un sur cinq. Par comparaison, au milieu des années 80,50 % des enfants pauvres vivaient dans une famille nombreuse (trois enfants et plus). Ils sont actuellement 38 %.
Cette évolution s'explique, en partie, par la forte augmentation du nombre des familles monoparentales, en particulier parmi les couches les moins favorisées de la population (trois fois plus que pour l'ensemble des ménages). Mais c'est peut-être l'évolution assez défavorable des prestations sociales qui a le plus pesé sur la situation des familles monoparentales. En effet, de tous les types de familles, elles sont celles dont le revenu est le plus dépendant du système de redistribution. Or, le montant moyen des prestations qu'elles perçoivent a progressé moins vite, entre 1985 et 1995, que pour les autres familles (7 % contre 20 % pour les familles de trois enfants et plus). En outre, expliquent les chercheurs de l'Insee, « tout se passe comme si les foyers monoparentaux avaient fait le plein des aides existantes ». Ainsi, dans leur revenu, la part des transferts sous condition de ressources est passé de 28 à 33 % entre 1985 et 1995.
(1) Insee Première n° 499 de décembre 1996 - 14 F.
(2) Selon l'Insee, on considère qu'un enfant est en dessous du seuil de pauvreté « lorsque le ménage dans lequel il vit a un niveau de vie inférieur à la moitié du niveau de vie médian de l'ensemble de la population »