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...Maurice Beccari, sur les déficients sensoriels

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Comment assurer une prise en charge de qualité dans un contexte de plus en plus contraignant ?Telle est la question posée par Maurice Beccari, secrétaire général de la Fédération nationale des instituts de sourds et aveugles de France  (FISAF), réunie en congrès les 22 et 23 novembre (1).

ASH  : Quel est votre objectif à travers ce colloque ? M.B. : C'est d'initier un travail de longue haleine nous permettant au sein de la fédération d'avoir une démarche de qualité commune. Parce que, quand on gère 62 établissements éclatés sur le territoire national, qui inévitablement se sentent un peu isolés dans leur pratique quotidienne, il apparaît nécessaire de retrouver des modalités de fonctionnement qui puissent être partagées. Ce colloque est pour nous le point de départ d'un travail global autour d'outils communs d'évaluation de nos projets d'établissements et projets individuels. Ceci afin de disposer, entre autres, d'un certain nombre d'éléments plus fiables pour sortir du discours et rentrer dans une logique de qualité, même si le terme de qualité n'est pas le plus approprié à mon sens, car il vaudrait mieux parler d'organisation qualifiante. ASH  : Parce qu'il y a un manque de visibilité actuellement ? M.B. : C'est un avis partagé, on navigue un peu à vue et cela n'est pas uniquement le fait des associations et des établissements. Je me réjouis par contre que la DAS ait décidé d'organiser, au niveau départemental, des enquêtes avec les établissements concernés pour évaluer la population prise en charge, les différents handicaps, les possibilités de chaque association... On est satisfait de cette démarche car, dans une phase aiguë de maîtrise de dépenses, on ne peut pas avancer sans une carte claire. Le souhait de la fédération, c'est ce que nous avons exprimé à Pierre Gauthier, c'est d'accompagner ce travail en collaboration avec la DAS. ASH  : Quelles sont les difficultés particulières de vos établissements ? M.B. : Dans l'environnement que je viens de décrire, notre problème c'est d'assurer la qualité de la prise en charge. Je m'explique. En 20 ans, les établissements du secteur des déficients sensoriels, en particulier ceux s'occupant des jeunes, qui étaient fortement marqués par une origine culturelle de type confessionnel, sont passés d'une prise en charge basée plutôt sur l'accueil de la personne à l'insertion socioprofessionnelle. Alors que dans le même temps, l'environnement socio-économique est devenu de plus en plus exigeant. Et bien que nos équipes deviennent de plus en plus sensibles à cette exigence, je me demande si elles ont véritablement les outils pour y faire face. Donc le pari de qualité qu'on est amené à relever se pose ainsi : comment accompagner cette évolution de l'environnement externe avec une évolution en interne qui nous permette de répondre à cette objectif qu'est l'insertion professionnelle ? D'autant que les usagers ont eux-mêmes cette exigence forte. Car ces personnes qui souffrent de déficiences visuelles ou auditives sortent de nos établissements, souvent avec le niveau du baccalauréat. ASH  : Quelle est la place des déficients sensoriels par rapport aux autres handicapés ? M.B. : Les déficients sensoriels sont minoritaires, ils sont par exemple quatre fois moins nombreux que les personnes handicapées mentales et, de ce fait, restent méconnus. Mon souhait serait que l'action de la FISAF, dans les années à venir, puisse aussi tenir compte de l'image socioprofessionnelle des populations que nous accueillons afin de pouvoir la revaloriser.

Notes

(1)   « Nos missions au risque de la qualité » - Angers - FISAF : 74, rue Dunois - 75646 Paris cedex 13 - Tél. 01 45 85 07 15.

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