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La détresse croissante des populations en accueil d'urgence

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Selon 38 % des personnes interrogées (contre 46 % l'an passé), il y a eu un gonflement de la demande d'accueil et d'hébergement d'urgence durant l'hiver 1995-1996. Et pour la première fois, une majorité estime que le réseau de prise en charge, à l'échelle de la ville ou du département, serait suffisant même si l'hiver devait être très rigoureux. Sachant qu'un tiers des personnes le jugent encore insuffisant, selon les premiers résultats de la quatrième enquête sur l'évolution de l'urgence sociale (1) réalisée par le Crédoc à la demande de la FNARS (2), rendus publics le 18 novembre.

Plus des deux tiers des responsables départementaux pensent que le nombre de places a été à la hauteur des besoins, 50 % estimant encore insuffisant l'hébergement collectif en appartement. Il apparaît que 80 départements ont un lieu d'accueil ouvert 24 heures/24. Quant aux autres, la moitié disposent d'une permanence assurée entre plusieurs établissements. Un tiers des départements, selon les responsables, ont pris, l'hiver dernier, des mesures exceptionnelles d'urgence. En outre, plus des trois quarts d'entre eux consacrent des crédits spécifiques (en dehors de ceux des CHRS) à la prise en charge de l'urgence. Et, pour cet hiver 1996-1997, un tiers ont prévu un programme spécial.

Ce qui apparaît également, c'est la divergence de vues sur le plan Périssol. Pour les responsables de plus de la moitié des départements, celui-ci a permis la création, soit en totalité, soit en partie, de nouvelles places pour l'hébergement d'urgence. 91 %d'entre eux jugeant d'ailleurs que celui-ci a contribué à une mobilisation accrue des partenaires locaux. A l'inverse, 43 % des professionnels de terrain pensent que ce plan n'a pas facilité l'accès au logement. 11 %seulement ayant un avis contraire.

Quant à la coordination des intervenants, elle est jugée « plutôt efficace » par 61 % des personnes (contre 57 % l'an passé). Le quart d'entre eux qualifiant tout de même cette coordination d'épisodique, voire d'inexistante. Le numéro vert, en place désormais dans chaque département, est également considéré comme « utile » par 60 % des sondés. Opinion que ne partagent pas un quart d'entre eux, estimant que l'information donnée est insuffisante ou mal menée, ou encore que cet outil n'est pas adapté aux populations concernées ou à la configuration du département.

Ce qui apparaît fortement, comme l'année précédente, c'est l'augmentation du nombre de jeunes et de personnes en situation de rupture familiale. La moitié des personnes citant, notamment les 18-25 ans et les populations ayant des troubles psychiatriques pour lesquels il n'existe pas de réponse en matière d'accueil d'urgence dans le département. Et, fait nouveau cette année, sont évoqués également les mineurs, les femmes seules ou encore les étrangers en situation irrégulière. Si 42 % des interviewés considèrent que des efforts ont été apportés dans la prise en charge des jeunes et des femmes seules avec enfants, la situation en revanche ne semble guère s'améliorer pour les personnes ayant des troubles psychiatriques, les alcooliques, et les étrangers en situation irrégulière. En outre restent encore à l'écart des lieux d'accueil et d'hébergement, des hommes seuls, très marginalisés avec parfois des animaux, des jeunes toxicomanes mais aussi des femmes battues, des familles...

Ce sont les solutions en matière d'hébergement ou de logement, et les aides alimentaires que les personnes sont le plus souvent amenées à rechercher. Mais là où elles se sentent le plus démunies c'est, une nouvelle fois, au niveau de l'accès au logement, à une formation ou un emploi. Cette enquête, souligne la FNARS, confirme « l'écart très important entre les besoins exprimés et les capacités de la société à y répondre ». Des mesures doivent être prises pour « offrir à chacun un revenu minimum décent, un logement social, une formation, un emploi. Sinon, la course aux solutions de dépannage ne permettra jamais de rattraper le nombre croissant de ceux en danger ou en situation d'exclusion ».

Notes

(1)  Voir ASH n° 1901 du 17-11-94.

(2)  Enquête effectuée auprès de 900 personnes : membres de l'administration de l'Etat (19 %), représentants des collectivités territoriales (21 %), associations gestionnaires des établissements (30 %), représentants des associations caritatives (29 %). FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis -75010 Paris - Tél. 01 45 23 39 09.

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